Nucléaire : nos centrales du Centre-Val de Loire sont-elles sûres ?

Cela fait 8 ans, ce 11 mars, que s'est produite la terrible catastrophe nucléaire de Fukushima. En novembre, l'ASN livrait son rapport annuel sur la sûreté des centrales nucléaires. Qu'en est-il chez nous, à Chinon, Dampierre-en-Burly, Saint-Laurent-des-Eaux et Belleville-sur-Loire ?

Il y a 8 ans, le 11 mars, débutait la terrible catastrophe nucléaire de Fukushima. La plus grande catastrophe industrielle du XXIeme siècle a exposé 32 millions de Japonais a des retombées radioactives. 

En France, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) publie chaque année un bilan de la sûreté des centrales nucléaires dans chaque région. Chez nous, elle a contrôlé notamment les centrales nucléaires de Belleville et Dampierre, ainsi que les sites de Saint-Laurent-des-Eaux et de Chinon... Mais pas que.

L'ASN contrôle également toutes les installations médicales, industrielle ou de recherche utilisant des rayons ionisants (qui émettent une énergie suffisante pour transformer les atomes en ions), les mêmes qu'on utilise dans les centrales nucléaires. 

98 inspections des installations nucléaires ont été menées tout au long de l'année 2017, donc certaines durant plusieurs jours. En voici le bilan, centrale par centrale.
 

Chinon : performance satisfaisante, mais un "manque de rigueur"

 

En matière de sûreté des installations nucléaires l'Autorité note : "le site se maintient à un niveau satisfaisant". Chinon décroche même les félicitations du jury pour sa gestion de la radioprotection (voir encadré) avec des performances "au-dessus de la moyenne nationale."

Sur le volet environnement, si la gestion de Chinon reste acceptable, un recul est à déplorer par rapport aux années précédentes, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets. 

En revanche, la centrale a signalé à l'ASN deux incidents significatifs cette année. C'est là que le bât blesse. "Une part importante des événements significatifs déclarés est liée à un manque de rigueur des intervenants et à des anomalies dans le contenu des documents utilisés" juge le patron de la sûreté nucléaire. 
 

Dampierre : ok pour la sûreté, copie à revoir pour le reste

 

Sur le plan de la sûreté nucléaire, la centrale de Dampierre rejoint l'appréciation générale portée sur EDF : satisfaisante. "La bonne implication de la filière indépendante de sûreté dans le suivi des événements est à maintenir", note même l'Autorité, qui impute cependant plusieurs "événements significatifs" à la gestion de la centrale. 

En ce qui concerne la radioprotection et de la protection de l’environnement, le constat est clair : elles sont "en-dessous de la moyenne nationale".

L'ASN pointe du doigt l'échec du plan d'action sur la radioprotection lancé en 2017, et dit attendre pour 2018 "une action forte et adaptée aux situations de terrain." 


Saint-Laurent-des-Eaux : le domaine de la sûreté en baisse

 

Constat inverse pour la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Sur le plan de la radioprotection, les performances de la centrale sont jugées conformes aux attentes de l'ASN, qui constate que les règles sont "bien intégrées" aux différentes opérations menées dans la centrale. 

Concernant la protection environnementale, l’ASN salue "la robustesse des dispositions prises pour gérer les activités à fort enjeu environnemental." Même si ces enjeux pourraient être encore mieux pris en compte sur le long terme. 

Mais sur le sujet qui touche le plus fortement les habitants qui vivent près de la zone, la sécurité des installations, l'ASN fronce les sourcils.

L'organisme fait le constat d'une gestion particulièrement mauvaise dans les périodes de redémarrage des réacteurs et "pas d'amélioration sensible" concernant des défauts déjà pointés en 2016.
 

Belleville : bas de podium côté sécurité

 

"Dans le domaine de la sûreté, les événements significatifs ayant pour origine un manque de rigueur dans la conduite et la surveillance des installations restent nombreux et l’amélioration perceptible au premier semestre de l’année ne s’est pas confirmée" 

... Au temps pour Belleville ! Le constat de l'ASN est le plus sévère de tous ceux portés dans le domaine de la sûreté. En septembre 2017, la centrale a même été placée sous surveillance renforcée. En cause : des "défaillances" dans la surveillance et l'entretien des équipements et du matériel. 

Dans le communiqué adjoint à son rapport, l'ASN note tout de même des avancées significatives depuis le début de l'année 2018. 

Concernant la radioprotection, l'Autorité attend des améliorations, malgré un bilan global correct. Sur le volet environnement, le gendarme du nucléaire note la mise en place d'actions engagées par la direction pour minimiser son impact sur l'environnement. Il attend que ces actions soient  "poursuivies et maintenues dans le temps"
L'ASN : comment ça marche ?
Autorité admnistrative indépendante, celle-ci assure, pour le compte de l'Etat, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection.

La sûreté nucléaire est, selon la définition de l'ASN, "l'ensemble de dispositions permettant d'assurer le fonctionnement normal d'une centrale nucléaire".

La radiprotection, elle, concerne "l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes."

Au-delà de ses missions de contrôle et de réglementation, l'ASN est aussi en charge de l'information du public.  Pour ce faire, l'Autorité bénéficie chaque année d'un budget de 84 millions d'euros environ. 
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