"Que du bonheur !", se réjouit une des filles de Jacqueline Sauvage

A La Selle-sur-le-Bied (Loiret), commune d'un millier d'habitants où Mme Sauvage a tué son époux en 2012, le geste du président Hollande a été accueilli avec "une grande satisfaction" par une majorité d'habitants.

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"C'est que du bonheur, un rêve, on ne pouvait pas mieux espérer. Elle se demande si c'est réel", a réagi jeudi Carole Marot, une des trois filles de Jacqueline Sauvage, au lendemain de la grâce totale accordée par François Hollande à sa mère. 

"Tout d'abord un grand merci à monsieur Hollande, vraiment un grand merci, c'est un homme humain, il nous a compris", a déclaré à RTL Carole Marot, où Jacqueline Sauvage a passé sa première nuit hors de prison, dans la maison de Mme Marot. 

"C'était inattendu. Elle a retrouvé le sourire. Elle ne sait pas encore ce qui lui arrive", a ajouté Mme Marot. "Elle n'y croyait pas, même quand elle l'a appris hier, une heure après tout le monde."

"Hier soir (mercredi), elle a eu du mal à s'endormir. Ce (jeudi) matin, elle avait un peu mal à la tête, mais sinon elle est heureuse de retrouver sa famille", a-t-elle précisé.

Après quatre années en prison, elle a trouvé sa mère "fatiguée, affaiblie, vieillie", précisant que Mme Sauvage, âgée de 69 ans, allait s'exprimer la semaine prochaine "pour remercier toutes les personnes" qui les ont soutenues.

J'ai été très heureux quand j'ai appris la grâce totale du président. Jacqueline Sauvage peut enfin retrouver sa famille. Cette affaire a beaucoup touché la population (P. Delion, maire de La Selle-sur-le-Bied)


La "satisfaction" des habitants

A une dizaine de kilomètres de Chuelles, à La Selle-sur-le-Bied (Loiret), commune d'un millier d'habitants où Mme Sauvage a tué son époux en 2012, le geste du président Hollande a été accueilli avec "une grande satisfaction" par la majorité des habitants.

"J'ai été très heureux quand j'ai appris la grâce totale du président. Jacqueline Sauvage peut enfin retrouver sa famille. Cette affaire a beaucoup touché la population", a déclaré jeudi Pascal Delion, maire de La-Selle-sur-le-Bied.

"Il aurait été préférable que le président fasse ce geste plus tôt. Jacqueline Sauvage n'avait plus rien à faire en prison. Il fallait qu'elle retrouve sa famille qui souffrait beaucoup de cette situation", a-t-il ajouté.

Le 10 septembre 2012, Mme Sauvage a tué son mari de 65 ans de trois coups de fusil dans le dos. Un meurtre qui lui a valu d'être condamnée à dix ans de réclusion criminelle en 2014, une peine confirmée un an plus tard en appel.

Pour le maire, "ce drame était prévisible. Je comprends malheureusement le geste de madame Sauvage. Son mari était extrêmement violent et tyrannique. Le 10 septembre, quand j'ai entendu les coups de feu, j'ai tout de suite pensé que Norbert Marot avait tué sa femme. Quand nous sommes arrivés sur place avec la gendarmerie et les pompiers, on a été stupéfaits".

La grâce totale a été annoncée par l'Élysée mercredi et Mme Sauvage a quitté dans la soirée sa prison de Réau, en Seine-et-Marne.

Il fallait condamner cette femme, mais la laisser plus longtemps en prison ne servait à rien (Raymond, un voisin)


"Vous ne pouvez pas imaginer combien je suis contente. J'ai envoyé des SMS aux filles de Jacqueline pour leur dire combien nous sommes heureux ici", a réagi Régine, qui travaille dans la pharmacie de la commune.

Raymond, un voisin, a regretté que M. Hollande ait "pris cette décision trop tard, mais mieux vaut tard que jamais. Il fallait condamner cette femme, mais la laisser plus longtemps en prison ne servait à rien".

Pas "sur la même longueur d'ondes"


Toutefois, Jacques n'est pas "sur la même longueur d'ondes que la majorité des habitants" de la commune. Selon lui, "le président n'aurait pas dû gracier Jacqueline Sauvage. Elle a trop laissé faire. Elle n'a pas protégé ses filles. C'est le suicide de son fils qui a été déclencheur".

"Elle a tout de même tiré dans le dos de son mari. Jacqueline Sauvage n'est pas le symbole des femmes battues", a-t-il jugé.

A la Selle sur le Bied dans le Loiret, les réactions des habitants
(Théophile M'Baka - Fabienne Marcel)


 

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