Racisme : "On arrêtera autant de rencontres qu'il le faudra", la ligue de football du Centre-Val de Loire monte au créneau

La région Centre-Val de Loire est malheureusement le théâtre de plusieurs injures racistes sur les terrains de football ces dernières semaines. Des cris de singes lors d'un match à Vierzon, les propos polémiques de Bernard Casoni... Face à ce fléau, la ligue du Centre-Val de Loire détaille ses solutions.

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Les insultes racistes ne cessent de fuser dans le football français, notamment en région Centre-Val de Loire où deux épisodes en un peu plus d'une semaine ont été signalés. Tout d'abord à Vierzon, lors d'une rencontre de Coupe Gambardella (Coupe de France des moins de 18 ans) entre Vierzon et Bourges où l'un des joueurs de Bourges a été victime d'insultes racistes et de menaces de mort. 

Résultat ? Le match a été interrompu à la 70ᵉ minute et le président de Vierzon, Thierry Pronko a porté plainte. L'autre cas de racisme est celui de l'entraîneur Bernard Casoni, l'entraîneur de l'US Orléans, qui a été suspendu le temps de l'enquête interne du club, annonçait le club ce mardi 10 octobre. 

Un nouveau de cas de racisme le week-end dernier en Régional 3

Le président de la Ligue du Centre apprend même un autre cas de racisme survenu le week-end dernier dans un match de Régional 3. Des menaces auraient été proférées par des "supporters" au bord du terrain, amenant l'arbitre à stopper la rencontre et renvoyer tout le monde aux vestiaires. Dans ce football amateur, "c'est aux clubs d'être attentifs aux personnes qui gravitent dans les installations sportives. À un moment, il faut éliminer ces gens-là, ils n'ont rien à y faire", insiste Antonio Teixeira. 

Pour le président de la Ligue du Centre, "les instances ne sont pas seulement faites pour sanctionner, mais aussi là pour travailler avec les clubs et les pouvoirs publics". Concrètement, sur le terrain, les décisions ou non d'arrêter les rencontres reviennent aux délégués et aux arbitres. Antonio Teixeira détaille la procédure. "Lorsqu'il y a des actes d'insultes racistes, on arrête une première fois la rencontre. Ensuite, soit on met la personne qui a proféré les insultes en dehors du stade. Soit, elle ne veut pas et cela veut dire qu'au premier incident ensuite, la rencontre est arrêtée. On arrêtera autant de rencontres qu'il le faudra.". Le président de la Ligue insiste ensuite sur la nécessité d'un travail collectif avec les dirigeants de clubs et les pouvoirs publics.

Il ne faudra pas avoir peur d'identifier les personnes. Il faut qu'il y ait des suites judiciaires pour que les gens comprennent que les terrains de football ne sont pas des défouloirs.

Antonio Teixeira, président de la Ligue du Centre de football.

Des actes racistes difficiles à compter

Néanmoins, les nombres de ces actes racistes sont difficiles à relever, il n'y a pas de "rapports qui identifient tous ces actes". Pour le président de la Ligue, "tant que l'on n'aura pas fait des exemples bien concrets et qu'il n'y aura pas de la dénonciation, on n'y arrivera pas". La décision du jeune arbitre qui a décidé d'arrêter le match ce week-end en R3 fait parler. "Tout le monde nous dit, ouais mais c'est ça tous les dimanches ! Et bien, ne laissons plus passer ces actes-là !"

Libérer la parole

Des actions de sensibilisation vont d'ailleurs prochainement être menées avec la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme). L'une des premières actions sera déployée à Vierzon début novembre, informe Antonio Teixeira. "Ce seront des actions que l'on va régulièrement mettre au niveau national. On va déployer toutes ces actions de sensibilisations auprès de nos jeunes", poursuit-il. 

Ce n'est même plus un problème de racisme entre quelqu'un d'une nationalité ou d'une autre. Aujourd'hui, c'est le problème de société qui est en train de gangrener l'environnement des stades.

Antonio Teixeira, à propos des insultes racistes à Vierzon le 1er octobre

Seulement les jeunes pour le moment, "C'est la base mais on en viendra aux adultes. Je pense qu'aujourd'hui, nous devons d'abord éduquer tous nos jeunes. Par exemple, à Vierzon c'est une bande de jeunes de 18 ans qui a fait ça", indique le président de la Ligue du Centre. 

Pour lui, il est important de libérer la parole. "Il faut qu'on sensibilise tous nos jeunes par rapport à tout ce qu'ils entendent. Si ces jeunes ont déjà été soumis à ces paroles, il faut qu'on libère la parole et qu'on les aide et que ça ne devienne pas quelque chose de commun", conclut-il.

Ailleurs en France, dans la région lyonnaise, un entraîneur et plusieurs de ces joueurs ont quitté leur club de foot après de propos racistes que n'auraient jamais combattus leurs dirigeants. 

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