Réchauffement climatique, gestion de l'eau : entretien avec Jérémie Godet à l'aube de la COP en Centre-Val de Loire

Alors que la COP28 se déroule actuellement à Dubaï, la région Centre-Val de Loire, elle, agit localement et organise sa propre COP ce lundi 4 décembre.

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Comment la région agit contre le réchauffement climatique ? Sécheresse, gestion de l'eau, transition écologique... toutes ces problématiques de la région Centre-Val de Loire sont nombreuses, ce qui l'a poussée à créer sa propre COP depuis 2020. Celle de cette année se déroulera le 4 décembre. Tandis que l'année 2023 a été enregistrée comme l'année la plus chaude jamais mesurée, battant une inquiétante multitude de records climatiques comment réagir à l'échelle régionale ? Jérémie Godet, 2e vice-Président de la région Centre-Val de Loire, délégué au Climat et aux transformations écologiques répond à ces questions.

  • Où en est la région Centre-Val de Loire dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Jérémie Godet : On n’a pas fini. La région a voté en 2019 des objectifs ambitieux sur la réduction des consommations d'énergie. Mais aujourd'hui, quand on regarde les trajectoires, nous n'atteignons pas ce qu'on devrait suivre pour atteindre la neutralité carbone de 2050... On essaie plutôt de ralentir les émissions des gaz à effet de serre mais on n’est pas encore suffisamment dans les lignes. C'est pour cela qu'on doit développer des outils financiers, juridiques et techniques qui vont aider les porteurs de projets dans les prochaines décennies pour accélérer la transition écologique. 

Pour ce qui est de la gestion de la ressource en eau, nous n'hésitons pas à cofinancer ce que l'on appelle des contrats de rivières, qui sont toutes les actions d'aménagement de cours d'eau, de protection de la ressource en eau...

  • Pourquoi avoir créé votre propre COP dans la région Centre-Val de Loire ?

C'était important de le faire. On est partie du constat que les COP internationales étaient nécessaires mais pas suffisantes au sens où ça a du mal à aboutir concrètement sur des actions, notamment sur nos territoires. C'était important de recréer un espace à l'échelle régionale pour mettre en lien et en mouvement l'ensemble des acteurs susceptibles d'agir pour la transition écologique.

Ça a pris la forme ici d'assemblées citoyennes, avec des personnes tirées au sort, puis des coalitions d'acteurs à destination des acteurs socio-économiques et des collectivités pour pouvoir les faire travailler ensemble, toujours dans le but de faire progresser la transition écologique. Ce 4 décembre à Orléans, on réunit avec l'État des représentants de toutes les collectivités de la région, pour présenter la démarche de planification qu'on va animer dans les six prochains mois. On organise aussi des journées Cap sur la COP, des événements organisés dans la région dans le but de sensibiliser sur ces questions.  

  • En quoi consistent ces journées Cap sur la COP ?

Les objectifs sont de permettre aux participants de découvrir des outils de sensibilisation à destination du grand public mais aussi de découvrir des initiatives inspirantes. Le matin, on les présente dans des ateliers. Cette année on a beaucoup présenté des fresques du climat, de l'économie circulaire... mais aussi des ateliers d'écriture autour du dérèglement climatique. Et l'après-midi, on présente des actions que nous faisons en région pour essayer d'inspirer les acteurs des territoires. Les cibles sont les associations, les collectivités et les élus, souvent locaux et municipaux. 

  • Quels sont les objectifs de cette année ?

L'objectif c'est d'être en capacité d'anticiper et de dire quelles actions on va mettre en place dans chaque territoire pour réduire les émissions carbone, mais aussi de protéger la biodiversité. On va parler de décarbonation, d'usages des ressources, de protections des ressources naturelles... L'objectif des six prochains mois c'est d'animer ce travail de planification. En parallèle, on continuera de labelliser des événements grand public, on en a une centaine de prévus pour l'année prochaine. Par exemple à Argenton-sur-Creuse, le Festival chapitre nature animera des conférences et plusieurs ateliers dans la ville, pendant trois jours, sur des questions environnementales et écologiques...

On a aussi commencé depuis 1 an et demi un travail sur l'énergie, où la région accompagne 17 territoires sur la constitution de communautés locales d'énergie. En gros, comment à l'échelle d'un territoire on peut mobiliser les habitants pour mettre en place des projets de réduction de consommation d'énergie et de production d'énergie renouvelable citoyennes. On souhaite également former d'ici 2025 10 000 agents sur les enjeux de transition écologique. Nous allons aussi créer un fonds d'investissement pour la production d'énergies renouvelables (puisque la région souhaite couvrir 100% de ses besoins énergétiques par des énergies renouvelables d’ici 2050).

  • Vous avez créé l'Agence Régionale Energie-Climat, 2024 sera la 1ere année de sa mise en œuvre, quel est son but ?

L'agence a vocation à venir compléter les outils financiers et d'accompagnements juridiques et techniques qui peuvent exister dans la région, auprès des collectivités, des particuliers mais aussi des entreprises. Nous allons également créer une société publique locale qui aura des ingénieurs qui feront des accompagnements techniques, juridiques et financiers de rénovations énergétiques de bâtiments publics, mais aussi auprès des particuliers qui veulent rénover leurs logements. On prévoit d'investir 3 millions d'euros pour sa création.

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