Quelques candidats déjà déclarés, des tractations secrètes et de gros enjeux : les élections régionales sont décisives, et vous concernent de plus près qu'il n'y paraît.
L'élection est dans six mois et déjà, ceux qui veulent la part du lion sont dans l'arène. Développement économique, aménagement du territoire, transports, gestion des lycées, formation professionnelle, sport, tourisme... Nombreuses sont les compétences des présidents de région, qui seront face à leurs électeurs en mars prochain après plus de 10 ans d'hégémonie socialiste incarnée par l'actuel président François Bonneau.
Les municipales, malgré l'abstention massive, avaient entériné un certain essoufflement de la macronie et une percée des écologistes. L'enjeu national pour les partis est similaire : chacun espère revendiquer un succès électoral susceptible de le porter jusqu'aux élections présidentielles de 2022. Une région est, en plus, le parfait laboratoire pour mettre ses idées politiques à l'épreuve d'un terrain, et revendiquer son bilan.Comprendre les élections régionales en 2 minutes https://t.co/2meDTiQkND pic.twitter.com/diRgvTPo7X
— Le Monde (@lemondefr) December 5, 2015
François Bonneau, le rêve d'une nouvelle réélection
En Centre-Val de Loire, 2 candidats seulement ont officialisé leur candidature. Il s'agit de François Bonneau, et de Charles Fournier. Le premier est devenu président de la région depuis 2007, suite à la démission de Michel Sapin. Il a été élu en 2010 puis en 2015 avec 35% des voix devant la droite de Philippe Vigier et le FN de Philippe Loiseau.
Hyperactif, François Bonneau a marqué la région de l'empreinte socialiste en défendant notamment la décentralisation et l'autonomie des régions, l'industrie dans les territoires, la démocratisation de la culture ou encore la fin de l'engrillagement de la Sologne.
Chez nos confrères de France Bleu, le président a plaidé pour une union sacrée de la gauche. Sans doute un mauvais souvenir des élections de 2015, où un FN en pleine poussée avait rencontré la division des forces de gauche. Le parti de Marine Le Pen était arrivé en tête au premier tour avec 30% des voix.Le placement en redressement judiciaire @Duralex =1véritable coup de tonnerre pour l’orléanais et @RCValdeLoire J’assure les 248 salariés de ma totale détermination +demande @AgnesRunacher @BrunoLeMaire de se mobiliser ➡️solution rapide et positive pr les salariés et l’entreprise pic.twitter.com/onMmkZQDNY
— François Bonneau (@fbonneau) September 25, 2020
Charles Fournier, la légitimité écologiste
Le clin d'oeil à Charles Fournier est à peine déguisé. Désigné "chef de file" des écologistes pour ce scrutin avec son binôme Betsabée Haas, Charles Fournier est aussi le vice-président de la région délégué à la transition écologique. S'il n'exclut pas complètement le rassemblement, son positionnement est un rappel à ses camarades : fort de la vague verte des municipales, c'est désormais lui qui a les clés en main et si la gauche doit se rassembler, c'est autour de lui.
Charles Fournier a notamment assuré le pilotage de l'une des premières COP régionale, dont le 1er accord fondateur doit être signé le 15 octobre. 254 "engagements" ont dores et déjà été pris par les différentes collectivités et "validés" par Charles Fournier et ses équipes.
Le nom du vice-président de la région a fait le tour des médias nationaux en février, lorsqu'il a co-signé le texte annonçant le gel des relations diplomatiques avec la région polonaise de Malopolska, qui venait de décreter sur son territoire des "zones sans LGBT". Charles Fournier s'est entre autres positionné pour réduire la part du nucléaire dans notre production d'électricité ou encore contre la pratique de la vénerie sous terre.
Grosse mobilisation ce jour à Blois contre la prolongation de la période autorisant la vénerie sous terre du blaireau, pratique violente et sans justification. Citoyens, assos et élu-es unis dans ce combat pour la cause animale. On ne lâche rien ! @YVerilhac pic.twitter.com/QtinO7QRcS
— charles fournier ? (@cfourniereelv) August 13, 2020
La campagne à peine masquée de Guillaume Peltier
Il n'est pas déclaré candidat, mais on dirait bien qu'il fait déjà campagne. Le député du Loir-et-Cher et numéro 2 des Républicains Guillaume Peltier a livré un véritable discours électoral le 19 septembre lors de la 7ème édition de la Fête de la Violette, un des traditionnels rendez-vous de la droite. Sécurité, islam politique, "écologie d'extrême-gauche"... Ancien du Front National, il a bondi de classique en classique de la droite dure, collé à l'actualité nationale, comme cette énième polémique autour du voile porté par la syndicaliste Maryam Pougetoux.
Ses propositions fortes lui valent régulièrement l'attention de la presse nationale et du monde politique. Dans un livre paru en 2020, il plaide par exemple pour une augmentation de 20% du SMIC, une largesse que même la gauche n'a pas osé. Plus récemment, c'est sa proposition de supprimer 5 jours de RTT, bien moins à gauche, qui lui a valu d'entrer dans le débat public.Nous étions près de 1000 en Sologne. Pour « la révolution du bon sens », celle de l’ordre, du travail, de l’écologie populaire. Celle qui refuse la pensée unique, les idéologues, l’islam politique. Celle qui aime le tour de France, les sapins de Noël & la vie. @lesRepublicains pic.twitter.com/cTwzgwo24g
— Guillaume Peltier (@G_Peltier) September 19, 2020
Sa versatilité lui vaut l'amitié de certains au centre et notamment l'ancien député UDI Maurice Leroy, qui a appelé au rassemblement derrière Guillaume Peltier.
Ailleurs, un paysage encore incertain
Chez LREM, l'échec cuisant des municipales est encore dans les mémoires d'un parti toujours en recherche d'ancrage local.
Député MoDem du Loir-et-Cher jusque novembre 2018 devenu ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau pourrait devenir le candidat de la majorité en Centre-Val de Loire. "Ma candidature est sur la table" a-t-il en tout cas confié à nos confrères de l'Echo Républicain. Reste à savoir si LREM prendra le risque de faire cavalier seul, ou s'il préférera l'alliance avec un candidat déclaré.Les élections régionales 2021, un scrutin à haut risque pour la Macronie https://t.co/ybj9qCXjja
— Le Monde Politique (@lemonde_pol) September 21, 2020
La France Insoumise devrait déposer une liste prochainement, de même que le Rassemblement National.