L'Assemblée nationale a donné ce 6 octobre son feu vert à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes afin de sauver la filière betteraves mais 32 députés LREM ont voté contre et 36 se sont abstenus. Comment ont voté vos élus en Centre-Val de Loire ?
Seuls 175 des 271 membres du groupe macroniste ont voté en faveur du texte adopté ce mardi 6 octobre à l'Assemblée nationale, et autorisant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour soutenir la filière betterave. Le précédent record de "fronde" avait été atteint en juillet 2019, lors de la ratification du traité de libre-échange entre l'UE et le Canada (Ceta), lorsque neuf députés LREM avaient voté contre et 52 s'étaient abstenus.
Au total, l'Assemblée a validé le projet de loi sur les néonicotinoïdes par 313 voix pour, 158 contre et 56 abstentions. L'ensemble de la gauche a voté contre, une majorité des LR et MoDem pour, mais la plupart des groupes se sont partagés. En Centre-Val de Loire, les députés de la majorité ont été plutôt disciplinés, contrairement à la tendance générale. Loïc Kervran et Fabienne Colboc ont été les seuls députés LREM à voter contre le texte, tandis que Philippe Chalumeau, élu dans la première circonscription d'Indre-et-Loire, ne figure pas au tableau du scrutin.
Une mesure d'urgence contre la jaunisse de la betterave
Afin de lutter contre la "jaunisse" de la betterave qui affecte les rendements, le texte prévoit une dérogation pour l'utilisation de ces insecticides tueurs d'abeilles jusqu'en 2023, la création d'un conseil de surveillance et l'interdiction, sur des parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, d'implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer.Dénoncé comme "un renoncement" ou une faute par la gauche et les écologistes, le retour des néonicotinoïdes est la seule "alternative", selon le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie qui fait de la survie de la filière betteraves un enjeu de "souveraineté" agroalimentaire. "L'idée, c'est de pouvoir compter sur cette alternative le temps de trouver une variété qui soit résistante aux attaques de pucerons", explique de son côté Éric Laine, président de la Confédération nationale des planteurs de betteraves.
Le détail du vote des députés en Centre-Val de Loire
Ils ont voté pour :François Cormier-Bouligeon, député LREM du Cher
Nadia Essayan, députée MoDem du Cher
Guillaume Kasbarian, député LREM de l'Eure-et-Loir
Olivier Marleix, député LR de l'Eure-et-Loir
Laure de la Raudière, députée Agir Ensemble de l'Eure-et-Loir
Philippe Vigier, député MoDem de l'Eure-et-Loir
François Jolivet, député LREM de l'Indre
Nicolas Forissier, député LR de l'Indre
Daniel Labaronne, député LREM d'Indre-et-Loire
Stéphane Baudu, député MoDem du Loir-et-Cher
Guillaume Peltier, député LR du Loir-et-Cher
Pascal Brindeau, député UDI du Loir-et-Cher
Stéphanie Rist, députée LREM du Loiret
Caroline Janvier, députée LREM du Loiret
Claude de Ganay, député LR du Loiret
Jean-Pierre Door, député LR du Loiret
Richard Ramos, député MoDem du Loiret
Marianne Dubois, députée LR du Loiret (d'abord comptabilisée comme une abstention, elle a fait savoir qu'elle avait souhaité voter "pour")
Ils ont voté contre :
Loïc Kervran, député LREM du Cher
Fabienne Colboc, députée LREM d'Indre-et-Loire
Ils se sont abstenus :
Philippe Chalumeau, député LREM d'Indre-et-Loire
Sophie Auconie, députée UDI d'Indre-et-Loire
Sabine Thillaye, députée MoDem d'Indre-et-Loire
Les réactions à ce vote ont été aussitôt nombreuses: la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) "salue l'initiative du gouvernement qui s'engage avec courage et ambition pour pérenniser la filière betterave sucre gravement menacée", dans un communiqué. Une "décision responsable", également applaudie par le producteur de sucre Cristal Union. Greenpeace a fustigé une "régression écologique majeure"