Même si la pluie est de retour ce mardi 3 octobre, la situation hydrologique dégradée oblige la préfète de la région Centre-Val de Loire à activer le niveau "alerte" sécheresse ce qui conduira tous les préfets des départements concernés à placer les axes Loire-Allier en situation d'alerte lorsqu'ils ne l'étaient pas déjà.
L'objectif est de renforcer les mesures de réduction de la consommation d'eau pour certains usages afin de préserver cette ressource.
"La vague de chaleur observée début septembre a accéléré la chute des débits des cours d'eau", annonce par communiqué la préfète de la région Centre-Val de Loire, préfète du Loiret et préfète coordonnatrice du bassin Loire Bretagne. "Les épisodes pluvieux ayant suivi ont pu faire remonter ces débits temporairement. Mais ils ne suffisent pas à sortir d’une situation d’étiage prolongé."
Une situation hydrologique dégradée
Le bassin versant de la Loire et de l’Allier, qui couvre une partie des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, a connu un hiver relativement sec et un été globalement chaud et sec, malgré des situations locales plus favorables.
Résultat : le remplissage des barrages est insuffisant pour assurer le soutien d'étiage habituel. "Cette année, les faibles pluies hivernales n’ont pas permis de remplir le barrage de Naussac, fortement sollicité en 2022 pour atténuer les conséquences de la sécheresse exceptionnelle, qu’à 50 % au début du printemps ", explique la préfète de la région CVDL avec le concours de la DREAL, direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.
Compte-tenu de la situation dégradée après un été exigeant et un épisode historique de sécheresse début septembre, le CGRNVES, le Comité de gestion des réservoirs de Naussac et Villerest et des étiages sévères, a décidé, depuis le 15 septembre 2023, d’abaisser l’objectif de soutien d’étiage de la Loire mesuré à Gien à 44 m³/s (contre 60 m3/s en année normale) et de l’Allier mesuré à Vic le Comte à 8 m³/s (contre 12 m³/s en année normale) afin de permettre aux barrages de soutenir les débits de la Loire et de l’Allier jusqu’à la fin de l’étiage.
"La Loire est un fleuve qui est "naturellement " soumis à des fluctuations importants des débits et a connu, avant la construction des barrages des débits faibles voire très faibles (inférieurs à ceuxobservés aujourd'hui) en été et en automne", complète la DREAL.
En 2022, La Loire a été en alerte en 2022 à partir du 28 juillet et en alerte renforcée à partir du 8 août. Les restrictions avaient été levées le 14 septembre.
Des mesures de restriction des prélèvements nécessaires
Aujourd’hui, le débit de la Loire à Gien est descendu en dessous du seuil de 50 m³/s. "Le franchissement de ce seuil impose une réduction sensible des prélèvements afin de réduire la sollicitation des barrages de Villerest et Naussac", constate la préfète de la région Centre-Val de Loire.
Conformément à l’arrêté d’orientations de bassin, la Préfète de la région Centre-Val de Loire a donc demandé aux préfets des départements concernés de placer les axes Loire et Allier en situation d’alerte. Les modalités détaillées des restrictions (arrosage, irrigation…) sont définies par les arrêtés pris par chaque préfet de département, publiés sur les sites internet de chaque préfecture.
En France, il existe quatre niveaux d'alerte, qui sont activés en fonction de l'état de sécheresse décrété avec des usages de l'eau mis en place correspondant à chacun qui sont décidés par les préfets. Les quatre niveaux de gravité de la sécheresse sont la vigilance, l'alerte, l'alerte renforcée et la crise. Et plus l'épisode est sévère, plus il entraîne des interdictions.
"Aujourd’hui, les préfets de la région Centre-Val de Loire n’ont pas encore appliqué la décision concernant la Loire sur leur territoire, et elle n’est donc pas encore visible sur le site Vigieau. Ce qui est aujourd’hui visible sur le site Vigieau, ce sont les restrictions applicables aux bassins versants hors Loire, prises en fonction de la situation locale de ces territoires," explique la DREAL.
Pour connaître les restrictions applicables dans votre département, il faut vous rendre sur le site de votre préfecture.
Un passage en crise possible ?
"Les prévisions météorologiques à court terme étant défavorables ( absence de pluies significatives), il est fort probable que la Loire soit prochainement placée en alerte renforcée", annonce la DREAL.
Le soutien d'étiage (débit assuré à Gien par les lâchers des barrages) est aujourd'hui fixé au-dessus du seuil de crise.
Le passage en crise ne pourrait intervenir que si le comité de gestion des réservoirs de Naussac et Villerest et des étiages sévères (CGRNVES) décidait, au regard du remplissage des barrages et des simulations, d'abaisser l'objectif du soutien d'étiage. Un retour des pluies significatives et constantes pourrait très rapidement faire remonter les débits.
