Télétravail, jauges, port du masque... les nouvelles mesures du gouvernement pour lutter contre le Covid-19

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce lundi 27 décembre une série de mesures pour faire face à la très forte hausse du nombre de contaminations de ces derniers jours, portée par le variant Omicron.

Face à la cinquième vague de l'épidémie de coronavirus, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce lundi 27 décembre de nouvelles consignes sanitaires, à l'issue d'un conseil de défense. 

Un tour de vis relativement léger, qui ne reprend pas un certain nombre de mesures drastiques évoquées les jours précédents dans les médias. Pas de couvre-feu au 31 décembre, pas de décalage de la rentrée scolaire, pas non plus de super pass avec test négatif en plus du vaccin. 

Au niveau national, le taux d'incidence dépasse les 700 cas pour 100 000 habitants, dont un quart dus possiblement au variant Omicron. Un record depuis le début de la crise. En Centre-Val de Loire, l'incidence se stabilise depuis quelques jours autour de 325, après une très légère décrue la semaine dernière. Mais "le variant Omicron est bien plus contagieux que le variant Delta", avec un doublement du nombre de cas "tous les deux jours", a souligné en conférence de presse le ministre de la Santé Olivier Véran. Si bien que le recul de l'épidémie dans la région n'est peut-être que passager.

On vous résume ce qu'il faut retenir des annonces gouvernementales.

Seulement trois mois avant la dose de rappel

Plusieurs études l'ont démontré : un schéma vaccinal complet s'avère beaucoup moins efficace face au variant Omicron que face à Delta. Mais Olivier Véran a martelé que, avec une troisième dose, le niveau de protection remonte en flèche. D'où la décision du gouvernement de rabaisser le délai séparant la deuxième dose (ou première pour Janssen) et la dose de rappel.

Cette fameuse dose de rappel sera nécessaire pour conserver le pass sanitaire au 15 janvier (dès le 15 décembre pour les plus de 65 ans). Les personnes ayant reçu un vaccin à double dose (Pfizer, Moderna, AstraZenecca) devaient réaliser leur rappel entre cinq et sept mois après leur dernière dose. Pour le vaccin à dose unique Janssen, le rappel doit être fait entre un et deux mois après la première injection. 

Le 24 décembre, le délai pour le rappel après deux doses avait été réduit à quatre mois. Trois jours plus tard, il est encore diminué, et passe à seulement trois mois, suivant une recommandation de la Haute Autorité de Santé publiée à Noël. 

782 990 personnes avaient reçu leur dose de rappel en Centre-Val de Loire à la date du 23 décembre selon l'agence régionale de santé, soit environ 30% de la population. Un chiffre légèrement supérieur à la moyenne du pays. 

Des jauges pour les grands rassemblements

Les "grands rassemblements" ont été ciblés par Jean Castex lors de la conférence de presse de ce lundi. Deux jauges ont ainsi été établies par le gouvernement, et s'appliqueront dès lundi 3 décembre pour une durée de trois semaines :

  • Une jauge à 2 000 personnes en intérieur,
  • Une jauge à 5 000 personnes en extérieur.

L'objectif est ainsi de limiter la propagation rapide du variant Omicron, que le taux de contagiosité rend particulièrement dangereux lors de larges rassemblements.

En Centre-Val de Loire, ces jauges pourraient affecter les programmations prochaines des grandes salles, comme celle du Zénith d'Orléans et ses plus de 5 000 places, le Palais des congrès de Tours, le MACH 36 de Châteauroux ou le Jeu de Paume de Blois.

Une seule exception échappera à ces jauges : les meetings politiques, qui sont soumis "à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent une protection encore plus forte", a précisé Jean Castex.

Garder le masque au maximum

Toujours dans l'optique de faire barrage à Omicron, le conseil de défense sanitaire a décidé de durcir les conditions de port du masque. Ainsi, il ne sera plus possible de boire ou de manger dans les cinémas, dans les théâtres et dans les transports collectifs, même dans les trajets de longue distance. 

Dans les bars et restaurants, ils sera également interdit de consommer debout, chaque groupe de personne devant au maximum respecter l'espace qui lui est attribué lorsque le masque est ôté.

Jean Castex a aussi brièvement évoqué le port du masque dans les centres-villes, laissant aux préfets de légiférer dans les jours à venir. En Centre-Val de Loire, plusieurs villes sont déjà concernées.

Au revoir le pass sanitaire, bonjour au pass vaccinal

Il était évoqué déjà depuis plusieurs jours, mais Jean Castex l'a confirmé : le gouvernement a adopté un projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Autrement dit, il ne sera plus possibles d'entrer dans les lieux soumis au pass avec un test négatif.

Un schéma vaccinal complet, avec dose de rappel lorsque le délai est passé, sera nécessaire pour venir au cinéma, au restaurant ou à la salle de sport. Selon le Premier ministre, cette transformation sera effective dès le 15 janvier en fonction du vote du Parlement.

Quant à l'hypothèse du "super pass", semblable à celui mis en place dans certains Länder allemands, elle n'a pas été confirmée, mais pourrait être mise en place à l'avenir. Il s'agirait, pour certains lieux comme les discothèques ou les stades, de conditionner leur accès à un pass vaccinal augmenté d'un test négatif.

Télétravail obligatoire

Le gouvernement ne se contente plus d'encourager, il oblige. Pour lutter contre la propagation du variant Delta, qui représente toujours plus de la moitié des contaminations, le télétravail sera obligatoire à partir du 3 janvier partout où cela est possible.

Il devra être appliqué trois jours minimum chaque semaine. La mesure concerne le privé, mais aussi la fonction publique. Une concertation entre la ministre du Travail Élisabeth Borne et les partenaires sociaux est prévue ce mardi 28 décembre.

Rentrée scolaire maintenue mais surveillance accrue

Bien qu'un temps évoqué, le report de la rentrée scolaire du 3 janvier à une date ultérieure est évacué par le gouvernement. Malgré des taux d'incidence élevés chez les plus jeunes, le ministre de la Santé met en avant des risques d'hospitalisation bien moindres que sur le reste de la population. Pour le Premier ministre, la fermeture des écoles ne doit être envisagée "qu'en dernier recours".

Olivier Véran a, de son côté, promis une augmentation du nombre de tests réalisés en en milieu scolaire, et de nouvelles installations de détecteurs de Co2 dans les classes.

Ce qui pourrait encore être annoncé

La hausse des contaminations pourrait entraîner une déstabilisation de l'économie avec une multiplication par sept du nombre d'arrêts de travail pour cause de cas contact depuis début novembre. Au Royaume-Uni, qui fait face à une situation semblable, la durée d'isolement des cas contacts a été réduite, pour éviter une paralysie. Jean Castex a, quant à lui, indiqué que des "règles nouvelles" d'isolement seront fixées d'ici à la fin de semaine, après une consultation des instances scientifiques.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a également qualifié de "possibilité" l'injection à terme d'une quatrième dose de vaccin.

Côté école, le ministère de l'Éducation nationale réfléchit aussi à imposer un deuxième test négatif, voire un troisième, avant un retour en classe d'un élève ayant contracté le Covid-19. Les tests devant être réalisés à plusieurs jours d'intervalle. En interview ce mardi matin sur France Inter, Jean-Michel Blanquer a évoqué "une hypothèse de travail", qui ne devrait pas concerner le protocole sanitaire à l'école lors de la rentrée du 3 janvier.

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