France business school, une école de commerce née de l'association de plusieurs autres, dont l'ESCM de Tours, Poitiers et Orléans, a échoué dans ses projets pédagogiques, a relevé mercredi la Cour des comptes.
Gestion défaillante, préparation hâtive de la fusion des écoles, problème de gouvernance : France business school, une école de commerce née de l'association de plusieurs autres, a échoué dans ses projets pédagogiques, a relevé mercredi la Cour des comptes.
Pour assurer leur visibilité à l'international, plusieurs écoles supérieures de commerce décident de se regrouper en juillet 2012 et de faire face à une concurrence féroce en vigueur dans un environnement où les classements internationaux donnent le La.
La nouvelle école France business school (FBS) naît ainsi de la réunion de plusieurs autres (Amiens, Brest, Clermont et l'ESCEM - Ecole supérieure de commerce et de management Tours-Poitiers-Orléans). La fusion est inédite tant par son ampleur, dans un secteur où les regroupements ne concernent en général que deux établissements, que par la situation géographique des établissements qui sont éloignés des uns et des autres.
Cette nouvelle structure a alors le souhait d'innover en recrutant à travers ses "Talent days" des jeunes, auxquels elle va enseigner des "savoir-être et savoir-faire" plutôt que des connaissances académiques, plus classiques. Un échec. Le nombre d'étudiants à s'inscrire dégringole, avec une baisse de 90% du nombre d'étudiants recrutés en 2014 par rapport à 2011-2012.
L'école "n'est pas parvenue à relever les défis que ses fondateurs lui avaient fixés", conclut dans son rapport annuel la Cour des comptes.
L'échec de France business school est une conjonction d'erreurs de gestion et de problèmes de contrôle (Cour des comptes)
De fait, après deux années pleines, l'association FBS a été dissoute et placée en liquidation amiable alors les conséquences, financières, sociales et pédagogiques ont été lourdes, relève la Cour.
Le plan de financement qui prévoyait initialement un chiffre d'affaires de 42,5 millions d'euros dès 2013, a finalement atteint 33 millions.
A cela se sont ajoutés les problèmes de comptabilité, le manque de respect des règles de commande publique, des disparités entre salariés avec l'existence de trois types de statuts chez le personnel (salariés, agents détaché ou mis à disposition).
De plus, l'aventure aura eu des conséquences sociales avec la suppression de 181 emplois, après reclassements.
"L'échec de France business school est une conjonction d'erreurs de gestion et de problèmes de contrôle", ajoute la Cour, qui estime que sa dissolution aura même aggravé la situation de départ avec "l'affaiblissement durable" de l'école de commerce d'Amiens, qui jouissait d'une notoriété.