Tours : procès des mariages chinois

C'est demain mardi que s'ouvre le procès dit des "mariages chinois". En raison du suicide de l'ancien maire de Tours Jean Germain, il avait été interrompu le 7 avril dernier. Ce sont donc quatre prévenus et non pas cinq, qui seront jugés pour escroquerie et prise illégale d'intérêts. 

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Quatre personnes jugées pour escroquerie, prise illégale d'intérêts et complicité

Une femme et trois hommes seront à la barre. Lise Han (ancienne conseillère de Jean Germain), Vien Loc Huynh (gérant de la société Time) dont Lise Han est aussi actionnaire, François Lagière (ancien directeur de cabinet de Jean Germain) et Jean-François Lemarchand (directeur de l'Office du tourisme) devront répondre de différentes infractions financières.

L'ombre de Jean Germain

Sans l'ancien maire de Tours, qui s'est donné la mort la veille de l'ouverture du procès le 7 mars dernier, les débats devraient être bouleversés. Il ne sera pas là pour faire entendre sa voix, même si ses déclarations seront lues lors de l'instruction.
 
Au coeur de l'affaire, l'organisation entre 2007 et 2011 par la ville de Tours de faux mariages de couples Chinois pour des "noces romantiques". C'est la TaÏwanaise Lise Han, alors membre du cabinet du maire en tant que conseillère chargée des relations franco-chinoises, qui avait imaginé ces mariages, dans le but d'attirer les visiteurs Chinois à Tours.  Et le concept connaissait un franc succès, puisque 200 couples se sont dit "oui" dans la salle des mariages de la mairie. Contre 3000 euros, ils avaient droit au passage devant Monsieur le maire et à une séance photos sur les bords de Loire. L'opération devait contribuer à promouvoir le tourisme. Jean Germain, alors maire de Tours s'était prêté au jeu en "célant" ces unions fictives. 


Une affaire lucrative

Seulement en août 2011, un article du Canard enchaîné, basé sur des lettres anonymes, révèle que derrière l'entreprise d'organisation de ces mariages, se trouve Lise Han. La Taïwanaise, salariée de la mairie de Tours, choisissait elle-même les conditions du marché public passé avec sa propre entreprise. Pendant quatre ans, la société de Lise Han et de son mari (Time) aurait bénéficié de marchés publics passés par la ville pour un montant avoisinant les 900000 Euros. Il y aurait eu conflit d'intérêts. 

Pendant trois jours le tribunal correctionnel de Tours aura donc à juger s'il y a eu oui ou non escroquerie et prise illégale d'intérêts. Si l'hypothèse est avérée, il faudra alors déterminer si les supérieurs de Lise Han (dont Jean Germain) étaient au courant et donc complices. 

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