Le Mois sans tabac vient de débuter. L'occasion d'essayer d'arrêter la cigarette. Mais pour réussir et ne pas se décourager, quelques conseils sont précieux.
C'est désormais une habitude. Depuis 9 ans, le mois de novembre est le Mois sans tabac. Une initiative pour aider à l'arrêt de la cigarette, qui n'a plus vraiment la cote. D'année en année, les Français ont une image du tabac de plus en plus négative. En 2023, 82 % avaient une image négative de la cigarette, soit 4 points de plus qu'une année auparavant, selon une enquête de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Pourtant, la France 12 millions de fumeurs quotidiens, dont près de 60 % d'entre eux déclarent vouloir arrêter, selon Santé Publique France. Alors comment réussir ? Voici quelques conseils pour réussir à dire non à la cigarette.
Tout à gagner à arrêter
"Mon mari ne fumait pas, et n'appréciait pas que je fume. Donc, du jour au lendemain, par amour, j'ai arrêté et je n'ai plus jamais fumé", explique une ancienne fumeuse, interrogée à Bourges. Mais tout le monde n'a pas forcément cette réussite. "J'ai essayé plusieurs psychologues, de l'hypnothérapie, et ça n'a jamais fonctionné", déclare un autre fumeur qui souhaiterait arrêter.
Au-delà du coût pour le fumeur, la cigarette est un véritable enjeu sanitaire puisque le tabagisme provoque chaque année 75 000 décès, en faisant la première cause de mortalité évitable. "Le mois sans tabac permet de montrer que d'arrêter la cigarette est accessible à tous, souligne Alice Antignac, pharmacienne à Bourges. Cela permet de changer de qualité de vie, financièrement. Mais c'est aussi pour son entourage et les enfants. Avec cette initiative, on peut faire prendre conscience que les fumeurs ne sont pas seuls et qu'il y a plein de moyens pour les aider, notamment avec des produits de substitution ou une prise en charge psychologique."
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— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) November 1, 2024
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Un Mois sans tabac qui permet aussi de poser le débat sur la cigarette et de faire réfléchir. "Cela permet de mettre le pied à l’étrier. Quand on arrête 30 jours, on a 5 fois plus de chances de se débarrasser complètement du tabac", nous expliquait, en 2022, la tabacologue Sophie Rambourg-Hugo.
Se faire accompagner pour sortir de la dépendance
Afin de réussir son arrêt du tabac, il est important de se faire accompagner. "Quand vous venez pour arrêter de fumer, on essaie d'identifier vos motivations et votre taux de dépendance, et ainsi la quantité de nicotine qu'il vous faut", détaille Alice Antignac. Consulter un professionnel de santé permet également de se faire rembourser intégralement les produits de substitution comme les patchs, les sprays ou les comprimés.
Il est conseillé également d'en parler, notamment à ses proches. "Cela met une petite pression pour arrêter, sourit la pharmacienne. Il faut surtout définir une date d'arrêt à laquelle on jette tous ses paquets et on se lance dans l'arrêt du tabac." Elle met en garde contre les freins psychologiques de l'ordre du rituel, comme fumer avec son café, qui rendent plus difficile l'arrêt.
Nous ne sommes pas du tout contre la cigarette électronique. Mais il faut toujours garder l’idée de s’en servir de moins en moins pour l’arrêter. Certains l’utilisent à longueur de journée et ce n’est pas bon.
Sophie Rambourg-Hugo, infirmière tabacologue comportementaliste au CHRU de Tours
Pour cela, de nombreuses méthodes existent. Afin d'accompagner le fumeur à arrêter, nombreux se tournent vers l'hypnose ou la sophrologie. "Cela permet de gérer le côté comportemental et psychologique de la cigarette. Mais ça ne fait pas tout. Cela ne va pas du tout agir sur les récepteurs de nicotine. S’il n’y a pas de substitution à la nicotine, la personne peut se sentir en manque au bout de quelques jours et reprendre. Mais les deux combinés peuvent être une solution", conseille Sophie Rambourg-Hugo, tabacologue à Tours. Elle met en avant la nécessité d'une prise en charge individualisée, car tout le monde n'est pas égal face à la dépendance du tabac.
Tenter d'arrêter la cigarette et ne pas réussir peut être parfois très décourageant. À Bourges, la pharmacienne Alice Antignac veut faire preuve d'optimisme : "Plus on échoue l'arrêt du tabac, plus on a de chance de réussir la prochaine fois. C'est un cercle vertueux. Il ne faut pas que les gens aient peur de l'échec !" Et le mois de novembre semble tout indiqué pour se lancer. Depuis le lancement du Programme national de lutte contre le tabac, près de 2 millions de personnes ont réussi à arrêter entre 2014 et 2019, selon les données de Santé Publique France. Alors, pourquoi pas vous ?