Transport ferroviaire : où en sont les gros dossiers de la région Centre-Val de Loire ?

En charge du réseau ferroviaire et routier, la Région a inauguré ce lundi un cycle de rendez-vous publics sur son dispositif "Mobilités Rurales". L'occasion de faire le point sur les gros dossiers "Transports" du Centre-Val de Loire. 

En 2017, la région Centre-Val de Loire est devenue responsable de l'organisation de tous les transports publics non-urbains de son territoire. En première ligne : les ex-TER et Intercités. Récemment, de nouvelles gammes de tarif sont entrés en vigueur. Poursuivant sa reprise en main des transports sur son territoire, la région a inauguré ce lundi une série de réunions publiques sur le transport en milieu rural. 

La région veut se concentrer sur les usages de ses lignes de transport, au lieu de focaliser sur des lieux précis. Par exemple : quelles solutions pour se rendre à une maison de transport pluridisciplinaire ? Quel dispositif pour assurer une saison culturelle ? Peut-on se mettre d'accord sur les horaires de travail avec les entreprises d'une zone industrielle ? 

Le Centre-Val de Loire veut aussi travailler sur la collaboration avec les 15 autres organismes en charge de transports sur son territoire. "L'usager, il s'en fout que ce soit Rémi ou Tao qui le transporte : il veut un service simple, clair, efficace, et pas trop cher", résume Philippe Fournié, vice-président de la région en charge des transports. 

Mais au milieu du neuf, des dossiers qui traînent depuis parfois plusieurs années. Où en est-on ? Avec Philippe Fournié, France 3 fait le point. 
 

La lutte contre le rapport Spinetta 


En février 2018 tombe le redouté rapport Spinetta qui déclenche un tollé immédiat à la SNCF et chez les utilisateurs. Ancien patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta préconise l'ouverture à la concurrence et la suppression des petites lignes les moins fréquentées. 

Immédiatement, le président de région François Bonneau monte au créneau, dénonçant un "mépris de la ruralité". 
 
En mai 2018, la région s'engage à financer à 50% les travaux nécessaires sur les lignes anciennement dites "d'aménagement du territoire", maintenant appelées lignes de "desserte fine du territoire". Et depuis, on attend. "Avec le président Bonneau, on a rencontré plusieurs fois le préfet Philizot. Il devait faire un rapport sur l'état des lignes, et les propositions de financement : en juin, puis décembre, et ce serait encore reporté" grince Philippe Fournié

La région Centre a tout de même soumis ses propositions, insistant sur l'utilité de chaque ligne existante. "Ce sont souvent des lignes qui associent le transport de passagers et le frêt. On le voit bien avec nos embranchements céréaliers notamment. Il est hors de question qu'on remette 3000 camions sur les routes de nos territoires", tranche l'élu. 
 

La reprise des lignes en grand déficit 


En 2016, la région reprend à l'Etat la gestion de trois lignes Intercités Paris-Nevers, Paris-Bourges et Paris-Orléans-Blois-Tours. A elles trois, elles cumulent 49 millions d'euros de déficit. 

"C'est quand même des lignes qui étaient en grande souffrance au niveau du matériel, atteste le vice-président de région. On voit régulièrement des rames Corail en retard, parce qu'il y a de lourdes pannes." 

32 rames vont être remplacées progressivement entre 2020 et 2023, pour un budget de 460 millions d'euros. 
 

Que faire de la ligne POLT ? 


En février 209, la Cour des comptes conseille à l'Etat de se désengager de la gestion de la ligne POLT, pour la confier à la SNCF et ses futurs concurrents. Une "très mauvaise idée" pour Philippe Fournié. 

"Ce serait très compliqué, puisque cette ligne passe dans plusieurs territoires. Il faut que ça reste une ligne structurante, gérée par l'Etat, et nous seront très vigilants. Je crois qu'Elisabeth Borne, là-desuss, nous a entendu. On demande surtout que l'Etat soit autorité organisatrice de transport : c'est son rôle ! Qu'il fasse ce que font déjà les régions : définir une politique, et la faire appliquer par la SNCF, qui n'est qu'un opérateur." 

D'autant que d'importants travaux de rénovation ont été annoncés sur cette ligne : 1.3 milliards d'euros jusqu'en 2023. Les régions doivent déjà s'organiser pour que ces travaux aient le moins d'impact possible sur leurs habitants. 
  

La ligne Orléans-Chartres verra-t-elle le jour ?


En 2015, lors des élections régionales, François Bonneau s'était engagé à la réouverture de la ligne Orléans-Chartes. Elle a été fermée en 1942, et la relancer est sur le tapis depuis 1994. Depuis cette promesse électorale, une ligne de cars a été inaugurée, et la section Chartres-Voves de la ligne SNCF a été remise en service en 2017. La région a de plus maintenu l'activité des sections indispensables au frêt. 

"Aujourd'hui, techniquement, on n'est pas prêts, reconnaît l'élu. Il faut se le dire : le dossier des passages à niveau n'a pas été finalisé. Des sujets techniques n'ont pas été résolus, notamment la proximité de la base aérienne de Bricy..." 

Une fois ces problèmes techniques résolus, il faudra régler une autre épineuse question : celle du financement. La région ne pourra pas honorer sa promesse initiale d'une inauguration en 2020, "mais ça ne veut pas dire qu'on abandonne".
 

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