La vague Omicron frappe durement la France, alors que beaucoup pensaient pouvoir laisser le Covid en 2021 grâce aux vaccins. Alors que la troisième dose sera nécessaire pour conserver son pass sanitaire après le 15 janvier, une quatrième dose est-elle d'actualité ?
Omicron continue sa conquête : avec un taux d'incidence au dessus des 2 500 cas pour 100 000 habitants en une semaine, l'épidémie est repartie comme jamais auparavant en France. Pour le moment, les conséquences sur les services de réanimation restent modérées, notamment grâce à la vaccination et à la dose de rappel (ou troisième dose), qui confère un niveau de protection important face à Omicron.
"Personnellement, la troisième dose de vaccin a fait passer mon taux d'anticorps de 80 à 3 000", se réjouit le docteur Thierry Prazuck, chef du service maladies infectieuses au centre hospitalier d'Orléans (CHRO). Pourtant, comme avec les doses précédentes, le niveau de protection de la troisième dose diminue au fil des mois.
Ainsi, selon une étude de l'agence de santé du Royaume-Uni, ce taux de protection avec troisième dose contre les formes graves d'Omicron passeraient de 70% à 50% au bout d'une dizaine de semaines. Plusieurs internautes nous ont interpelés à ce sujet via le formulaire #OnVousRépond :
J'ai bénéficié de ma troisième dose début octobre, cela fait déjà trois mois, ne serait-il pas raisonnable en fin janvier de [...] prévoir une quatrième dose puisque j'aurais 74 ans et que l'épidémie sera alors bien active ?
Clo', d'Occitanie
Alors quatrième dose ou pas quatrième dose ? Il semblerait qu'on s'y dirige. "Elle se profile, confirme Thierry Prazuck. Parce qu'avec trois doses, on est protégés pour deux mois, deux mois et demi. Mais après, on recommence à voir des gens qui ont le Covid avec des symptômes."
Quatrième dose en attente
Pour le moment, la quatrième dose n'a pas été autorisée en France, malgré le doute planant laissé par Jean Castex. Ainsi, dans une interview pour BFMTV-RMC le 6 janvier, le Premier ministre a affirmé que "nous irons" vers une quatrième dose "dès que les autorités sanitaires auront dit oui".
Des autorités sanitaires qui ont, actuellement, leurs yeux rivés sur Israël. Le pays a en effet ouvert la quatrième dose aux soignants et aux plus de 60 ans, et la France attend un retour d'expérience de l'État hébreu sur la question.
Une autre évolution pourrait venir de versions 2.0 des vaccins déjà disponibles, sur lesquels les laboratoires planchent déjà. Des versions non plus fabriquées avec la souche de base mais avec Omicron, Delta, ou un autre variant qui pourrait émerger dans les prochains mois. Avec comme objectif de rendre ce vaccin plus efficace contre la forme du virus en circulation.
En attendant, la quatrième dose en tant que deuxième dose "booster" après un schéma vaccinal complet, reste proscrite dans l'Hexagone.
L'exception des immunodéprimés
Pour autant, une diminution de l'immunité après la troisième dose peut inquiéter les personnes en situation d'immunodépression :
J'ai eu ma troisième dose le 1 juillet. Étant immunodéprimé, dois-je faire le rappel comme indiqué sur le site Anticovid ?
Alvin de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur
Cette question donne à poser une distinction sur le terme même de "quatrième dose". Car, pour la population générale, la quatrième dose serait une deuxième dose de rappel, en plus des deux doses du schéma vaccinal initial (voire une seule pour Janssen). Mais certaines personnes immunodéprimées ont dû recevoir trois doses pour compléter leur schéma vaccinal de base, la troisième dose n'étant alors pas considérée un rappel. Certains ont même pu recevoir quatre doses initiales avant tout rappel, comme l'explique une note du Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV) datée du 19 novembre.
Cette même note recommande qu'un patient immunodéprimé, ayant reçu trois doses initiales, effectue une sérologie pour identifier sa réponse aux injections. "À partir de ces informations, le médecin ou spécialiste suivant son parcours médical pourra lui prescrire ou non la quatrième dose de vaccin", explique de son côté l'Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val de Loire.
Pour résumer : si la troisième dose a eu les effets escomptés, une quatrième dose peut être envisagée pour un patient immunodéprimé. Mais, "puisqu’il s’agit d’une quatrième dose, sortant donc du cadre de vaccination "classique", les effecteurs en vaccination ne voudront pas [l'injecter] sans avoir de preuve qu’elle doit bien avoir lieu", note l'ARS. L'avis médical reste donc obligatoire.