En France, 20% du terrain des entreprises sont inutilisés. Comment les "renaturer" ? Exemple dans le Loiret où une société de l'agroalimentaire prend les conseils d'une association de naturalistes. Objectif : créer de petits écosystèmes qui seront favorables au retour de la biodiversité.
L’usine Moy Park Beef est posée sur un terrain de plusieurs hectares de prairie. D’emblée, Emmanuel Régent remarque une orchidée sauvage, "une belle de mai appréciée d’une abeille très spécifique". Pour la conserver, il faudra programmer "un passage des tondeuses différencié" préconise le fondateur de l’association Biodiversio.
Faire à nouveau place à la nature
Avec la référente "Environnement" de l’entreprise, Alicia Clavet, ils discutent des actions à mettre en place pour "renaturer" le foncier inutilisé. Une plantation d’arbres fruitiers est en projet. Des nichoirs pour accueillir des chouettes-hulottes et des faucons crécerelles ont été installés dans les arbres pour limiter l’utilisation de répulsifs contre les nuisibles ; des rongeurs, des pigeons que l’usine de conditionnement de steaks hachés ne peut se permettre de voir proliférer.
Devant les zones de chargement où patientent les camions, les deux petites collines inspirent le naturaliste et formateur de Biodiversio.
On estime en moyenne que 20% du foncier des entreprises ne sert pas à leur activité. L’entretenir a un coût. Nous voulons transformer cette charge en outil de communication.
Emmanuel Régent- Biodiversio
L’association -- à but non lucratif -- forme des référents en interne. Une dizaine d’entreprises ont déjà posé des jalons. Bientôt, Biodiversio mettra à leur disposition un outil de mesure, un capteur développé par la société BirdZ. Il écoute la nature et les sons émis par les animaux.
Grâce à cet inventaire, l’entreprise pourra prouver qu’elle s’implique dans le développement de la biodiversité. "C’est un nouvel indice pour mesurer la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)", avance Emmanuel Régent.
À Romorantin-Lanthenay, Emmanuel Régent a planté des centaines d'essences sur son terrain qui n'était autrefois qu'un vaste pré. Dix ans plus tard, une multitude d’oiseaux y a élu domicile.