Alain Delon, mort à l'âge de 88 ans, était particulièrement attaché à la région Centre-Val de Loire. Par sa maison à Douchy, où l'acteur souhaite être enterré, mais aussi par ses apparitions dans plusieurs départements, entre tournages et représentations publiques.
Alain Delon et le Centre-Val de Loire, c'est l'histoire d'un coup de cœur qui commence au détour d'un hasard. 120 hectares à l'abri des regards derrière de hauts murs, qu'il découvre à Douchy dans le Loiret, et achète en 1971.
Connu de tous dans le village de Douchy
C'est dans ce domaine de la Brûlerie qu'Alain Delon s'est éteint ce dimanche 18 août à 3h du matin. Il était tellement attaché à cette demeure qu'il souhaitait y rester pour l'éternité.
Il avait clairement expliqué vouloir s'y faire enterrer avec ses chiens. Dans le petit village du Gâtinais de 1.373 habitants, tout le monde a déjà vu l'acteur.
Alain déjeunait souvent à l'Auberge du Terroir. (...) On le voyait à la pharmacie, chez les commerçants, il faisait ses courses comme tout le monde. C'était un citoyen comme un autre.
Abel Martin, maire de la ville de Douchy-Montcorbon
Celui qui incarna "Le Guépard" pour Visconti s'était installé sur le domaine loirétain dès le début des années 1970 avec Mireille Darc, jusqu'à leur séparation dans les années 1980.
"Lorsque j'étais écolier, Alain Delon et Mireille Darc venaient tous les ans pour les fêtes de fin d'année dans l'école. Ils jouaient les Pères Noël et offraient à chacun de nous un cadeau", se rappelait récemment Maxime, 57 ans, un habitant du village à l'AFP.
Construit sous le Premier empire, devenu ensuite un centre de vacances de la SNCF dans les années 1950, le château de La Brûlerie a ensuite "brûlé", selon le maire Abel Martin. "Alain Delon a rasé le château pour faire sa propriété actuelle", selon lui.
Seules les dépendances sont conservées par le couple Delon-Darc. A la place du château, c'est un immense lac qui sort de terre, au milieu d'un parc gigantesque de plusieurs dizaines d'hectares entouré de hauts murs. À l’intérieur, Alain Delon restait discret, tout juste savait-on dans le village qu'il y avait fait construire une salle de cinéma. Dans les années 90, deux de ses enfants,Anouchka et Alain-Fabien naissent à Gien (Loiret).
Un entraînement de boxe organisé à domicile
En 1973, les caméras médiatiques sont invitées au domaine, pour une séquence peu banale. Le boxeur Jean-Claude Bouttier est invité à se préparer à Douchy. L'athlète doit préparer sa revanche face à l'Argentin Carlos Monzon, au Championnat du monde de boxe des moyens.
Je crois qu'il était nécessaire de créer autour de lui un climat de paix, une atmosphère de tranquilité, de bien être, de sérénité. Jean-Claude a besoin de ce climat.
Alain Delon lorsqu'il invite le boxeur Jean-Claude Bouttier à s'entraîner chez lui.
Des tournages en région Centre-Val de Loire
En 1976 c'est près de Chartres, en Eure-et-Loir, que se retrouve cette "belle gueule" du cinéma. Dans un décor hivernal, il tourne quelques scènes du film "Monsieur Klein". Un an plus tard, c'est sur les routes du Loir-et-Cher qu'on le retrouve. Il collabore cette fois-ci avec Georges Lautner.
Puis c'est Bourges qui accueille la star du grand écran, en 1980. Le film "Trois hommes à abattre" vient de sortir et Alain Delon est invité pour inaugurer un nouveau cinéma, Le Concorde.
Passionné par le cinéma jusqu'au bout
Sa dernière apparition surprise date de mai 2023. Cela fait bien longtemps qu'il ne tourne plus dans des films. Alain Delon ne voulait pas se voir vieillir à l'écran. Ce jour-là, c'est en tant que spectateur qu'il s'invite dans une salle de cinéma de Château-Renard, surprenant les 65 clients. Il vient voir le dernier film de son fils, Alain-Fabien."Le rêve c’était de faire venir Alain Delon ! Un cadeau qui nous tombe du ciel " racontait Sandrine Manteau, la présidente du cinéma associatif, à France 3 Centre-Val de Loire.
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C'est finalement dans sa maison de cœur de Douchy qu'il s'était réfugié depuis juillet 2023 et où il s'est "éteint sereinement", tôt dimanche 18 août, selon le message transmis à l'AFP par ses trois enfants.
L'acteur avait émis le souhait dans des interventions médiatiques d'être enterré dans cette propriété, avec ses chiens.
"Je sais qu'il veut être enterré ici. Il en a parlé au maire précédent et il a prévenu la préfecture", avait indiqué le maire actuel à l'AFP, tout en rappelant qu'il y "a des règles" et que cela nécessite une "autorisation préfectorale".
