"Nous refusons de voir notre pays sombrer dans le chaos". Plusieurs rassemblements se sont tenus devant les mairies de la région Centre-Val de Loire ce lundi 3 juillet à midi pour soutenir les maires visés par les violences urbaines
En soutien au maire de l'Haÿ-les-Roses qui a vu son domicile attaqué, maires et citoyens se sont rassemblés devant les parvis des mairies de France pour protester contre les violences de ces derniers jours.
Dans la région Centre-Val de Loire, les mairies de Saran et d'Orléans, dans le Loiret, ou d'Issoudun et de Châteauroux, dans l'Indre ont répondu "présent" à l'appel de l'association des maires de France et des présidents d'intercommunalité.
"Nous étions assis sur un baril de poudre, il a sauté plus vite que je ne le pensais"
Pour André Laignel (PS), maire d'Issoudun et premier vice-président délégué à l'association des maires de France, "oui il y a eu un drame, oui il est dramatique qu'un jeune ait perdu la vie à 17 ans, mais cela ne justifie pas que l'on s'en prenne aux écoles, aux crèches, aux bâtiments publics".
Nous refusons que notre pays continue de sombrer dans le chaos. Nous refusons de regarder passivement des mairies brûlées, des magasins pillés, des domiciles de maires attaqués.
André Laignel, maire (PS) d'Issoudun
Pour lui, l'heure est grave et des changements sont nécessaires au bon fonctionnement des collectivités. "Nous avons informé depuis longtemps l'Etat que nous étions assis sur un baril de poudre, il a sauté plus vite que je ne le pensais".
Il faut un sursaut civique dans notre pays. Nous avons ces derniers jours vu parfois l’horreur, souvent le désastre d’équipements publics saccagés.
André Laignel, maire (PS) d'Issoudun.
La situation doit faire réagir l'État : "on ne peut pas continuer à considérer les élus locaux comme des sous-traitants de l'État", lance le maire socialiste d'Issoudun.
Pour les habitants de la ville de l'Indre, le rassemblement était aussi nécessaire. "Nous avons des élus qui cherchent à être aux côtés de la population pour résoudre leurs problèmes du quotidien", admettent-ils. "On se retrouve face à une société fracturée et féroce. On est là pour témoigner qu'on aime nos collectivités".
"Derrière tout cela, il y a un cri d'alarme", achève André Laignel. "Il faut qu'on nous prenne au sérieux, il faut nous donner les moyens et la liberté, et alors nous saurons répertorier ce qui ne va pas, mais aussi porter les espérances."
Avec Klervi Dalibot.