Dix ans après l'adoption de la loi 2005 sur le Handicap, 30% seulement des sites accueillant du public sont accessibles aux déficients visuels. Un constat difficile pour la Fédération des aveugles de France qui vient de répliquer en publiant un calendrier teinté d'humour et d'ironie.
De l’humour et de l’ironie, les associations d’aveugles et de déficients visuels n’en manquent pas. Preuve en est de ce calendrier 2015 paru il y a quinze jours qui, de plus, colle à l’actualité.
Pour cette 5e édition , la Fédération des Aveugles de France a décidé d’interpeller les personnalités politiques sur la loi Handicap adoptée en 2005, une loi votée à l’unanimité des parlementaires et dont les applications concrètes, dix ans plus tard se sont font encore attendre. « Seuls 30% des Etablissements recevant du public (ERP) sont aujourd’hui accessibles aux handicapés alors que la loi prévoyait que tous les établissements devaient l’être au 1er janvier 2015 » déplore le président de la Fédération Vincent Michel.
Rampe d’accès, bornes podo tactile, repères au sol, indication sonores dans les transports, ces équipements à destination des déficients visuels représentent un coût pour les collectivités autant que pour les particuliers. « Nous comprenons que pour un boulanger, l’investissement soit conséquent. Quid des grands établissements récents qui sont nombreux à ne pas encore appliquer la loi » avance Vincent Michel. Et cela ne devrait pas s’arranger. En septembre 2014, face à la multiplication des cas de non-respect de la loi, le gouvernement de M.Valls a pris une ordonnance pour repousser les délais de son application et éviter ainsi d’engager la responsabilité pénale des contrevenants.
La Fédération des Aveugles de France, qui regroupe une vingtaine d'associations de mal-voyants et de déficients visuels, ne se laisse pas décourager. En préambule de la grande manifestation du 11 février devant le Palais Bourbon, chaque parlementaire recevra un calendrier accompagné d’une lettre qui rappellera que la cécité est un handicap lourd. Et que la population des 2 000 000 de mal-voyants et déficients visuels se trouve dans une situation de discrimination qui perdure.