Vendredi, le tribunal d'application des peines de Melun a décidé de ne pas accorder de libération conditionnelle à Jacqueline Sauvage. A la Selle-sur-le-Bied (45), village où cette femme a tué son mari violent, cette décision est largement incomprise.
Reportage Maëla Mendy et Vindent LogereauJacqueline Sauvage ne sortira pas de prison. Le tribunal d'application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne) a rejeté, vendredi 12 août, la demande de libération conditionnelle de la sexagénaire, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et partiellement graciée par François Hollande. Le parquet, qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, "va faire appel", a annoncé la procureure.
Devenue un symbole des violences conjugales, Jacqueline Sauvage avait été condamnée en appel, en décembre, à dix ans de prison par la cour d'assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari, qui la battait depuis des années et avait violé ses filles. Le 31 janvier, le chef de l'Etat lui avait accordé une grâce présidentielle partielle, supprimant notamment la période de sûreté, ce qui permettait à Jacqueline Sauvage de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.
La décision de ne pas la libérer est "choquante et incompréhensible" pour ses avocates, Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta.
La conférence de presse des 2 avocates de #JacquelineSauvage vient de se terminer.
— francetv info (@francetvinfo) 12 août 2016
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La décision du tribunal de Melun suscité de vives réactions également chez certains responsables politiques.
Avec #JacquelineSauvage la justice s'enferme dans une posture incompréhensible .
— Eric Woerth (@ericwoerth) 13 août 2016
"Position victimaire"
Le TAP reproche à Jacqueline Sauvage "de ne pas avoir confirmé qu'elle avait finalement choisi de commettre ces faits et de ne pas assez s'interroger sur son acte", ont rapporté ses avocates. Le TAP évoque une "réflexion encore embryonnaire" de la sexagénaire "sur son passage à l'acte". Par ailleurs, "il est précisé qu'elle ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, risquerait de la maintenir dans une position victimaire", ont-elles ajouté.
Selon un journaliste d'Europe 1 qui a consulté la décision de justice, "le risque de récidive est écarté" par le TAP.
Rejet de libération conditionnelle de #JacquelineSauvage incompréhensible. Le président de la République doit prendre ses responsabilités.
— François Bayrou (@bayrou) 12 août 2016
Dans son village, à la Selle-sur-le-Bied (45), la décision du tribunal de Melun de ne pas la libérer malgré la grâce partielle du Président de la République, François Hollande, est largement aussi incomprise.