Ce dimanche soir, à l'issue du match qui opposait Sedan à Bastia en 32èmes de finale de Coupe de France, les dirigeants du CSSA ont annoncé l'entrée du neveu du roi d'Arabie Saoudite dans le capital du club sedanais.
Aucun montant n'a été communiqué mais l'accord se veut ambitieux. Il vise la remontée des Vert et Rouge en Ligue 2 soit à la fin de cette saison, à soit la fin de la saison prochaine. Mais ce partenariat n'est pas seulement sportif, il devrait aboutir à l'ouverture de centres de formation labellisés "Sedan-Academy" dans les Ardennes et en Arabie. Le contrat prévoit aussi un volet développement économique et touristique autour du château de Montvillers à Bazeilles qui abrite déjà le siège du club.
Le prince Fahd, qui était déjà venu dans les Ardennes en novembre 2014, sera à nouveau à Sedan le 23 janvier pour détailler ce partenariat. Une visite de plusieurs jours qui passera aussi par le Sénat à Paris. Les élus locaux Benoît Huré (sénateur et président du Conseil départemental des Ardennes) et Didier Herbillon (maire PS de Sedan) ont visiblement travaillé main dans la main pour faire aboutir ce projet.
Le prince Saoudien avait laissé en suspens les négociations pendant 4 mois l'an dernier, correspondant à la période de deuil consécutive au décès du roi d'Arabie Saoudite. La succession aurait renforcé l'investisseur, qui se retrouve aujourd'hui dans les cercles influents du pouvoir à Ryad. Coordinateur ministériel, le prince Fahd faisait partie de la délégation officielle qui a reçu Manuel Valls en octobre dernier. Il peut aussi s'appuyer sur son oncle qui est ambassadeur du royaume à Washington.
Ce partenariat s'inscrit enfin dans une période où la France et l'Arabie Saoudite multiplient les bons rapports tant au niveau diplomatique qu'économique. En 2015 les Saoudiens ont avancé l'argent à l'Egypte afin que celle-ci puisse acheter 24 avions de chasse Rafales à la France pour 5,2 milliards d'euros. Selon les mêmes modalités, le régime égyptien du maréchal Al-Sissi a aussi fait l'acquisition des navires de guerre Mistral que Paris devait initialement vendre à la Russie.
Voir notre reportage diffusé dans le JT 19/20 de ce dimanche 3 janvier 2016