La convention citoyenne pour le climat s'ouvre ce vendredi. Cent cinquante Français tirés au sort se réuniront à six reprises afin de proposer des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Voici quelques intiatives locales qui pourraient inspirer les mesures à venir.
Un menu végétarien et local à la cantine
Il n'a pas attendu que cela devienne obligatoire pour changer ses habitudes. Depuis deux ans le chef cuisinier du restaurant scolaire du collège de l'Eyrieux à Saint-Sauveur-de-Montagut en Ardèche, propose une fois par semaine un repas 100% végétarien. Rillettes d'haricots blancs, roulés d'aubergine à la quinoa ou riz aux légumes façon paella, Laurent Bourret a su réinventer ses menus en se passant de la viande et du poisson et en remplaçant les protéines animales par les protéines végétales contenues dans les légumineuses. Et l'action du chef ne se s'arrête pas là. Tomates, poivrons, aubergines, la majorité des légumes provient d'agriculteurs installés à proximité.L'exemple du collège de l'Eyrieux est désormais suivi dans une majorité de collèges ardéchois. 19 établissement sur les 26 que compte le département ont signé la charte "mon collège s'engage" Les cantines serviront au moins 50% de produits locaux. Elles éviteront aussi le gaspillage alimentaire et respecteront le tri sélectif.
Lachasse au carbone dans les exploitations agricoles
Les agriculteurs eux-aussi ont leur rôle à jouer dans la réduction des gaz à effet de serre. Chaque année dans le monde l'élevage de bétail émet 14,5% des gaz à effet de serre, dont 8,8% pour les seuls bovins. Forts de ce constat, 64 éleveurs bovins du Périgord ont décidé de s'engager pour limiter leur empreinte carbone à travers le programme Beef Carbon.Après avoir dressé le bilan carbone de leur exploitation, ils mettront en place une multitude de petites actions comme la réutilisation du lisier pour éviter l'achat d'engrais ou encore l'augmentation de la culture locale d'herbe et de fourrage pour nourrir le bétail pour diminuer l’achat d’aliments et, du même coup, la pollution due à leur fabrication et leur transport. L'objectif est de limiter de 15% l'empreinte carbone des éleveurs d'ici 2025.
Les actions de Beef Carbon ne sont pas hyper-contraignantes mais il faut faire l'effort comme tout citoyen de travailler sur le réchauffement climatique. Mathieu Velghe, chef de projet Beef Carbone, Institut de l'élevage
Les bus à hydrogène
C'est une première en France. Une ligne complète de bus fonctionnant à l'hydrogène et sa station d'alimentation doit être mise en service d'ici la fin du mois dans le Pas-de-Calais. Les 6 véhicules qui doivent relier les communes d'Auchel et de Bruay-la-Buissière, fonctionneront sans aucune goutte d'essence ni aucun rejet de CO2 dans l'atmosphère. Il feront le plein dans une station locale où l'eau sera transformée en gaz pour remplacer l'essence. Un mode de transport 100 % vert pour lequel 12,9 millions d'euros ont été investis.
Dans les Yvelines, deux bus à hydrogène relient depuis la mi-septembre le centre de Versailles et Jouy-en-Josas. Pau se lance aussi dans l'aventure et Auxerre travaille également sur un projet de cinq bus à hydrogène pour 2020.