Depuis que les Français sont obligés de rester confinés chez eux, les rues de la capitale sont exceptionnellement désertes. Mais pour la police, les cyclistes sont encore trop nombreux à profiter de la situation…
Imaginez-vous, Paris, un matin du 15 Août...
C'est ce théâtre surréaliste qu’offre la capitale, en plein milieu d’une semaine de mars, entre 14 et 16 heures…
Mais les ordres des autorités françaises sont clairs. Les français peuvent sortir de chez eux pour des motifs très restreints : activité professionnelle, achats de première nécessité, santé, assistance aux personnes vulnérable ou garde d’enfants, et déplacement liés à l’activité physique individuelle, et à proximité du domicile...
Des pistes cyclables exceptionnellement désertées
C’est pour pouvoir témoigner des pratiques des parisiens, et seulement pour cette raison, que je décide de m’éloigner de notre quartier…Depuis l’Arc de triomphe, les Champs Elysées s’ouvrent à nous, à perte de vue, sans voiture, ou presque…
Quelques taxis attendent, en mal de clients. Toutes les vitrines sont fermées.
Les passants sont rares, des familles qui s’efforcent de sortir leurs enfants, des joggeurs qui se défoulent...
On doit souvent attendre plusieurs minutes avant de voir passer une femme ou un homme à bicyclette, sorti.es temporairement de leur confinement, le nez au vent... Avec sans doute, le sentiment de jouir d'une liberté inédite...Celle de parcourir notre capitale d’habitude saturée par les embouteillages, le bruit et la pollution.
Beaucoup trop de cyclistes loin de leur domicile
Sur les quais de Seine, nous nous faisons contrôler par deux policiers qui nous demandent notre « attestation de déplacement dérogatoire ».s’étonnent-ils en vérifiant notre adresse. Je leur explique que je me suis éloignée pour des motifs professionnels pour réaliser ce reportage. Ils me confient alors énervés que le motif "activité physique" est un peu trop usité par les parisiens."Vous êtes vraiment loin de chez vous",
"Il y a beaucoup de cyclistes sportifs en ce moment dans Paris ! "
s’exclame l’un d’entre eux,d'un ton à la fois ironique et énervé. "Et ils ne respectent pas la mention « proche du domicile »."
des policiers de plus en plus exaspérés
500 mètres plus loin, nous sommes de nouveau contrôlées par une patrouille de policiers qui arrêtent automobilistes et cyclistes. Le ton monte :
Comme eux, près de 100 000 policiers et gendarmes sont déployés dans toute la France pour faire appliquer les mesures de confinement liées au Covid-19 destinées à limiter la propagation de l’épidémie.Toute infraction, tout déplacement non justifié est aujourd’hui sanctionné d’une amende de 135 euros."si tout le monde part faire du vélo trop loin de son domicile, on ne s’en sortira pas."
Des mesures plus sévères
L’un des policiers qui nous contrôle me lance :Face à "ces comportements individuels particulièrement imprudents qui mettent en danger la collectivité toute entière", le préfet de police de Paris a finalement "interdit tout rassemblement et dépalcement sur les voies sur berges de la Seine, les pelouses de l'Esplanade des Invalides, et sur le Champs-de-Mars à partie de ce vendredi 20 mars et pendant tout ce week-end.""si les parisiens ne respectent pas les consignes, le préfet prendra surement des mesures plus sévères !"
#Coronavirus | Le préfet de Police, en concertation avec la Maire de Paris a interdit tout déplacement et rassemblement à partir de 15h et pendant tout le week-end sur :
— Préfecture de Police (@prefpolice) March 20, 2020
➡️Les voies sur berges (Rive G/D) de la Seine
➡️Les pelouses de l’Esplanade des Invalides et du Champ-de-Mars. pic.twitter.com/PgO8kJFclt
Seuls les riverains sont autorisés à déroger à cette interdiction, mais dans des condirons très strictes. Aucune dérogation ne sera accordée sur l'esplanade des Invalides.