Suite de la guerre entre la dirigeante PS et le PRG sur fond de municipale. Plus que la 4e place sur la liste Peillon, le véritable objectif est de mettre la pression sur Emmanuelle de Gentili. Elle a quitté l'alliance historique PRG-PS-PCF pour suivre François Tatti, dissident, et exclu du PRG.
C'est bien une femme PRG qui occupera la 4eme place sur la liste de Vincent Peillon pour le Sud-Est aux élections européennes de mai prochain.
Deux réunions se tenaient à Paris ce mercredi après-midi, d'un côté au siège du PS, de l'autre dans une salle près de la Tour Eiffel où l'état major national du PRG s'est retrouvé.
Emmanuelle de Gentili avait "le choix". Quitter François Tatti et se désengager de la municipale pour se maintenir à la 4e place européenne, potentiellement éligible; l'autre alternative maintenir son cap à Bastia et dire adieu à l'aventure européenne.
Le 8 décembre dernier la première secrétaire fédérale du PS de Haute-Corse annonçait fièrement dans un communiqué avoir été désignée pour occuper la 4e place sur la liste conduite par Vincent Peillon, ministre de l'Education Nationale,dans le Sud-Est.
Mais c'était sans compter sur la pression du PRG qui a vu d'un très mauvais oeil le choix frondeur de l'adjointe au maire de Bastia qui a rallié François Tatti plutôt que Jean Zuccarelli.
Une famille brisée pour le 2e tour ?
Le parti radical de gauche a tenté une dernière fois de la ramener au bercail avant de peser de tout son poids sur son allié, le PS. Bastia, une ville phare pour le PRG, des accords nationaux liant les deux partis et une candidate alliée à un dissident exclu... Il n'en fallait pas plus pour faire pencher la balance.Du côté des dirigeants du PRG on évoque "un sérieux désaveu" pour Emmanuelle de Gentili "qui a été éjectée par son parti". Une issue qui s'inscrit dans la droite ligne du coup de colère du président du parti radical, Jean-Michel Baylet, c'était en décembre dernier, à l'annonce du ticket Tatti-De Gentili.
Le PRG que la 4e place reviendra à une femme corse désignée en février ce que dément fermement Emmanuelle de Gentil : " ils ont sacrifié la représentation de la Corse car ce sera une femme PRG du continent qui me remplacera".
La leader socialiste a donc fait le choix de Bastia, de ne pas rentrer dans le rang, malgré ce dernier appel du pied. Un pari risqué politiquement pour cette femme d'ambition.
Pressions, querelles, bataille ouverte et coups bas. L'ambiance à gauche en ce début de campagne ne présage pas un 2e tour rassembleur. Mais qui sait ? La politique réserve tant de surprises...
La réaction d'Emmanuelle de Gentili
J’ai décidé de renoncer à être candidate aux élections européennes de mai prochain sur la liste conduite par mon ami Vincent PEILLON, ou je figurais en position éligible. J'ai ce jour envoyé ma décision demandant mon retrait de cette liste.En effet, devant le chantage permanent et les pressions multiples et variées du PRG, qui ne supporte pas l’existence du Parti Socialiste à Bastia mais revendique obstinément son investiture nationale, j’ai choisi la cohérence et donc ma ville.
J’ai fait le choix clair d’être uniquement candidate aux élections municipales pour proposer aux bastiaises et aux bastiais une alternative.
À l’ambition personnelle, j’ai préféré l’ambition pour Bastia.
Ce faisant, je renonce à briguer un siège de député européen mais je serai très présente pour soutenir la liste conduite par Vincent PEILLON. Je remercie mon parti de m’avoir désignée – et à travers moi la Corse – à une place éligible. C’était une marque de confiance et de reconnaissance.
Par ailleurs, nul n’aura l’investiture du parti socialiste lors du scrutin municipal à Bastia. Pour mieux me permettre d’élaborer une démarche d’ouverture aucune liste n'aura l'investiture du PS ce qui correspond à notre demande. La liste PRG-PC, qui la réclamait à cor et à cris à Paris par l'intermédiaire de Michel BAYLET, plus pour tenter de m’affaiblir que par conviction, ne pourra donc s’en prévaloir abusivement . J’y veillerai personnellement.
La stratégie qui consistait donc à m’évincer des municipales pour mieux récupérer l’étiquette a échoué. Elle n’aura fait que renforcer ma détermination. Je ne doute pas que les électeurs sauront apprécier à leurs justes valeurs ces jeux clandestins d’appareil depuis ma déclaration de candidature.
Il faut en effet que le péril soit grand, pour que depuis plus de trois mois, on remue ciel et terre à Paris, pour tenter d’évincer une femme dont la seule faute est d’avoir des convictions, des ambitions et une vision.
Forte du soutien quotidien des bastiaises et des bastiais, avec François TATTI, je serai présente en mars prochain pour leur proposer un choix nouveau, différent et moderne.