Deux mesures pour lutter contre l'érosion galopante des côtes françaises

Le ministre de la Mer, Frédéric Cuvillier, a annoncé le 16 janvier des mesures destinées à planifier les futurs déplacements d'activités et de biens exposés le long des côtes françaises au risque croissant d'inondations et de submersion dans les années à venir.

La production d'une "cartographie de l'aléa d'érosion côtière à l'échelle nationale", rendant compte de l'état actuel du littoral, avec une prévision à 10, 40 et 90 ans, est la première mesure communiquée par M. Cuvillier de concert avec son collègue du Développement durable, Philippe Martin.


Une modélisation globale

"Il faut dresser un état des lieux, à recouper avec les observations des collectivités locales" sur l'évolution des écosystèmes côtiers, de manière à "modéliser ces phénomènes de manière globale et non plus parcellaire", a déclaré le ministre de la Mer à l'AFP.

Près d'un quart du littoral français métropolitain recule du fait de l'érosion côtière, alors que les zones urbanisées représentent 23% des terres situées à moins de 50 mètres des côtes en recul, a rappelé M. Cuvillier en annonçant ces mesures à Cayeux-sur-Mer, juste au sud de la baie de Somme.

Dans cette commune balnéaire, il a observé une vingtaine de nouveaux épis en construction pour protéger la localité, ainsi que le hable d'Ault, un polder conquis sur la mer depuis des siècles, qui pourrait être lui ouvert aux très hautes marées de vives eaux pour atténuer les risques de submersion dans les secteurs habités.


Une gestion intégrée

Seconde initiative annoncée par M. Cuvillier, le lancement d'un "programme de gestion intégrée" de tous les risques encourus par le littoral et ses habitants, pour une meilleure prévention de l'érosion et de la submersion.

Une fois établies les données, "il faudra bâtir une stratégie d'aménagement", avec un "déplacement d'activités, quand nécessaire", a expliqué le ministre, face à une hausse attendue du niveau de la mer et aux tempêtes plus fortes et plus fréquentes qui devraient l'accompagner dans les années et les décennies à venir.

Les opérations de protection artificialisant fortement le trait de côte -souvent réclamées par les collectivités locales pour parer aux menaces immédiates,- ne devraient plus être décidées que dans des secteurs côtiers très peuplés ou jugés
d'intérêt stratégique pour le pays.

En empêchant le jeu de l'érosion naturelle par le blocage des lames et des courants, les zones portuaires ainsi que les digues et les remblais provoquent des dégâts sur d'autres points du littoral.

Restaurer zones humides, cordons dunaires, mangroves et récifs coralliens, qui tous servent à protéger le littoral en absorbant, en dissipant l'énergie de la mer, devient une nécessité.


L'érosion du trait côtier

En métropole, quelque 43,6 % du littoral restent stables mais 24,2% subissent une érosion, et 43,8% des côtes sableuses reculent, soit 1.150 km, selon le ministère.

Cela peut même dépasser 70% dans le Pas-de-Calais et pour les falaises de craie de Seine-Maritime.

Le Calvados (ouest) et le Gard (sud) sont deux autres départements particulièrement menacés. En revanche, en Corse (sud) et en Ille-et-Vilaine (ouest), cette érosion touche moins de 10% du trait côtier.

Quelque 370 km de côtes sont affectées par l'accumulation de sédiments qui fait au contraire reculer la mer.
C'est le cas de la baie de Somme et des deux tiers des côtes dites vaseuses, baies, estuaires et marais littoraux.
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