Groupe Hersant Média, actuel propriétaire du groupe Nice-Matin, a proposé d'avancer deux millions d'euros pour laisser du temps au repreneur potentiel, le fonds suisse GXP, et repousser de deux mois un redressement judiciaire dont le processus a été enclenché vendredi 23 mai, ont annoncé les syndicats.
Cette proposition, soumise au vote des salariés par les organisations syndicales lors d'une assemblée générale, a été approuvée majoritairement après un long débat interne.
"GHM est prêt à mettre 2 millions d'euros pour assurer la trésorerie jusqu'à fin juin pour laisser à GXP le temps d'arriver. Il ne veut pas louper la vente", a
résumé un représentant syndical SNJ devant les salariés, à l'issue d'un comité d'entreprise (CE) extraordinaire qui s'est tenu en milieu de journée avec la
direction. Lors de ce CE extraordinaire, "la procédure de redressement judiciaire a été lancée, elle sera effective dès lundi 26 mai à 11h".
Deux salariés ont été choisis vendredi 23 mai pour suivre cette procédure, confiée à deux administrateurs judiciaires. Le Président du tribunal de commerce de Nice devra décider en début de semaine prochaine s'il accepte ou non la proposition de l'actionnaire Philippe Hersant de sursoir à un redressement judiciaire grâce à l'avance de trésorerie de 2 millions d'euros, a précisé un représentant de la CGT.
Dans le cas contraire, le groupe Nice-Matin sera mis en redressement judiciaire et d'autres repreneurs pourront se manifester, d'autant que des dettes devraient être rayées.
Le fonds d'investissement suisse GXP Capital, associé à l'ancien élu local Jean Icart, s'est déclaré depuis février, mais tarde à concrétiser son financement de 20 millions d'euros, sans fournir de réelles explications.
GXP Capital, dirigé par Gilles Périn, est présent dans l'hôtellerie haut de gamme et dans la construction navale.
Le groupe Nice-Matin, qui emploie 1.250 salariés, a terminé l'année 2013 avec une perte d'exploitation de 6 millions d'euros qui s'est creusée en 2014.
Il publie les quotidiens Nice-Matin (qui tire à 90.000 exemplaires), Var-Matin (65.000 exemplaires) et Monaco-Matin. Le groupe détient aussi 50% du capital de la société Corse Presse, qui édite Corse-Matin.