"Rien ne va plus!" pour les salariés et les clients du célèbre cercle de jeu parisien, l'Aviation club de France: près de 70 d'entre eux ont dénoncé jeudi 09 octobre la fermeture de l'établissement devant le club des Champs-Elysées.
Le cercle de jeu a été fermé après la mise en examen le 19 septembre de quatre responsables du club, dont son dirigeant Marcel Francisci, vice-président (UMP) du conseil général de Corse-du-Sud, dans une affaire de "travail dissimulé" et "abus de confiance".
Assis en tailleur devant la porte close du club les manifestants ont brandi des cartes de jeux et scandé en choeur "rien ne va plus!", sur cette avenue touristique, une des plus chères du monde.
"Nous, les 213 salariés de l'ACF, refusons d'être les victimes de cette affaire. Nous sommes tous sans travail depuis la fermeture et avons décidé d'être là pour manifester notre désarroi face à cette situation qui nous dépasse", affirme Angélique Joolia, chargée de communication du club.
Corde de chanvre autour du cou, elle explique qu'alors "qu'aucune charge n'a été retenue contre l'établissement, les autorités administratives empêchent la reprise du travail en retardant la délivrance de l'agrément de jeux".
"Je suis croupier poker. Nous avons un minimum garanti équivalent au Smic, mais nous sommes aussi payés au pourboire et cela va du simple au double. Nous perdons tous énormément d'argent", déplore un salarié qui préfère être anonyme, se disant "travailleur de l'ombre".
Lieux mythiques de la nuit parisienne depuis plus de soixante ans, les cercles de jeux ont récemment vécu des moments difficiles, marqués par des scandales à répétition ou des fermetures administratives.
Depuis 2008, sept des dix cercles de Paris ont été fermés. Les procès se sont succédé, de Concorde à Wagram avec souvent en arrière-plan la Corse et le grand banditisme.
Le chiffre d'affaires de l'ACF est estimé annuellement, selon des sources policières, à plus de 20 millions d'euros.