Le SC Bastia, de nouveau dans la zone rouge, connaît son pire début de saison depuis 20 ans: son entraîneur, Claude Makelele, pourrait jouer sa tête à Guingamp lors de la prochaine journée, même si ses dirigeants l'assurent pour l'instant de leur soutien.
Battu à domicile samedi par Monaco lors de la 11e journée de L1 (1-3), le Sporting est premier relégable, n'a plus gagné dans son bouillant chaudron de Furiani depuis le 23 août, et compte seulement dix points (2 victoires, 4 nuls, 5 défaites).
La dernière fois que le SC Bastia a compté aussi peu de points après onze journées, c'était lors de la saison 94-95, celle du retour en Ligue 1 après dix années d'errance en Ligue 2. A l'époque, l'entraîneur Léonce Lavagne, pourtant héros de toute une ville, avait été remercié après la onzième journée.
L'histoire se répèterait-elle 20 ans après? Les dirigeants corses balaient cette hypothèse: "Claude Makelele n'est pas menacé", a catégoriquement affirmé le président Pierre-Marie Geronimi, samedi.
"Ce n'est pas en cherchant un fautif à tout prix que l'on se sortira de cette mauvaise spirale, a-t-il assuré. Claude a toute la confiance du club et depuis quelques semaines nous progressons. C'est peut-être paradoxal mais ce match face à Monaco est notre match référence. Il faut donc continuer à travailler".
Un ultimatum ?
Pourtant, selon de nombreuses informations concordantes, Makelele s'était vu fixer un ultimatum avant la victoire à Nice (1-0, 10e journée). Quatre points en deux matches ou la porte ! "Pure fantaisie de journalistes", balance le président bastiais.
Il n'y a jamais d'ultimatum envers notre entraîneur. Nous ne menaçons personne chez nous et nous ne fonctionnons pas ainsi.
Mais jusqu'à quand Claude Makelele va-t-il pouvoir compter sur le soutien de son président ? Pour sa première saison en tant qu'entraîneur principal, l'ancien bras droit de Laurent Blanc au PSG peine à imposer son style.
Mardi face à Auxerre (L2) en Coupe de la Ligue mais surtout le 1er novembre chez la lanterne rouge, Guingamp (12e journée), il pourrait jouer sa tête. Un faux pas pourrait faire de lui le premier entraîneur de Ligue 1 démis de ses fonctions cette saison.
Le retour de Frédéric Antonetti ?
Une rumeur enfle même dans la région bastiaise depuis plusieurs semaines: celle du retour de Frédéric Antonetti, emblématique entraîneur maison et homme providentiel du SCB. C'est lui qui avait succédé à Lavagne en 1994: il avait alors sauvé le club, l'avait emmené en finale de la Coupe de la Ligue et avait fait ses beaux jours durant six saisons.
Après avoir coaché Saint-Etienne, Nice et Rennes, Antonetti est sans club depuis deux saisons et vit une paisible retraite en Corse.
Drapeau
Hors du terrain, la période n'est pas plus tranquille. Lors du protocole d'avant-match contre Monaco, le SCB a bravé l'interdiction de la Ligue (LFP) d'arborer le drapeau corse sur le terrain, tout comme l'AC Ajaccio (L2) la veille.
Cette interdiction, qui ne concerne pas les tribunes, ne vise pas seulement le drapeau corse: elle a pour but d'assurer un protocole d'avant-match identique sur tous les stades de France.
La polémique autour du drapeau corse n'a cessé de monter depuis le match Nice-Bastia du 18 octobre. La préfecture des Alpes Maritimes avait d'abord interdit cet emblème dans l'ensemble du stade azuréen, avant de faire marche arrière.
Au terme du match, des échauffourées avaient éclaté lorsque le second gardien de Bastia, Jean-Louis Leca, avait brandi cette bannière pour célébrer la nvictoire 1-0.
La controverse dépasse désormais le terrain sportif: après le bras de fer entre les clubs corses et la Ligue, plusieurs voix se sont élevées ce week-end dans la classe politique insulaire pour dénoncer une "stigmatisation" anti-corse.