Les syndicats de Radio France ont appelé lundi à un 6e jour de grève mardi alors que le président, Mathieu Gallet, a pour la première fois évoqué des départs volontaires pour les seniors, tout en s'excusant pour les frais de rénovation de son bureau.
Cette grève, qui concerne essentiellement les non journalistes (techniciens, producteurs, maintenance...), est la plus dure depuis 20 ans, selon les syndicats, et vise notamment à protester contre d'éventuelles réductions d'effectifs.
Mathieu Gallet a tenté un geste d'apaisement en présentant aux salariés ses "excuses" pour les 100.000 euros de frais de rénovation de son bureau, dévoilés par le Canard Enchaîné mercredi.
Mais il a aussi évoqué "des mesures d'accompagnement de départs volontaires, notamment à destination des seniors", sans préciser le nombre de personnes pouvant être concernées et en assurant toutefois qu'il se "bat pour éviter tout départ contraint".
"Les réponses qui sont données par la direction ne sont pas satisfaisantes", a regretté Jean-Pierre Acquaviva, représentant de l'intersyndicale à France Bleu Frequenza Mora.
"On est toujours sous l'épée de Damoclès de 350 emplois supprimés" (…) En Corse, on sait que l'on risque de supprimer d'abord un emploi de technicien et on a aucune garantie écrite sur le remplacement de journalistes qui doivent partir à la retraite", a-t-il ajouté.
Un CCE extraordinaire pour faire le point sur la situation du groupe est prévu mardi matin.
Interview de Pierre Nicolas et Daniel Bansard
Tous les syndicats, sauf le Syndicat national des journalistes, ont appelé à une grève illimitée, pour l'instant reconduite de jour en jour. "Nous nous sommes organisés pour que la grève dure et impacte les antennes. Ca se durcit", a déclaré Renaud Dalmar, représentant CFDT.
Selon la direction, au contraire, le mouvement "s'essouffle" car le nombre de grévistes est passé de 607, jeudi, à 372 vendredi et 244 lundi (sur 4.600 salariés).
L'inspection générale des Finances a décidé de lancer la semaine dernière une enquête sur les dépenses de la direction.
Les syndicats craignent un plan de départ de plusieurs centaines de personnes alors que Radio France prévoit un déficit de 21,3 millions d'euros cette année, du jamais vu dans son histoire.
Une situation due notamment à la baisse de la dotation de l'Etat alors que les charges ont continué d'augmenter.