Leader historique du STC marin, Alain Mosconi quitte le syndicat et la compagnie maritime. En cause, les résultats des dernières élections des représentants du personnel au CSE. Le syndicat nationaliste y a obtenu son plus faible score depuis 15 ans, sur fond de divisions.
"Je pars en homme libre."
Dans un communiqué publié ce jeudi 21 décembre, Alain Mosconi annonce son départ du Syndicat des Travailleurs Corses (STC) et de la Corsica Linea.
En cause, les dernières élections des représentants du personnel au comité social et économique (CSE), qui ont eu lieu le 13 décembre dernier.
Le STC a obtenu son plus faible score depuis plus de 15 ans.
Alain Mosconi
Un scrutin aux résultats décevants pour le STC : le syndicat nationaliste n'a obtenu que deux sièges, alors qu'il en possédait cinq.
Le Syndicat Autonome des Marins, représenté notamment par un ancien membre du STC, a remporté quatre sièges. Quant à la CGT, elle passe de sept à six délégués.
"Tout en restant la deuxième organisation de la compagnie, [le STC] a obtenu son plus faible score depuis plus de 15 ans et ce du fait de la division. Alors que le CGT n'en demandait pas tant, elle est devenue la seule organisation syndicale à pouvoir légalement signer des accords d'entreprise", analyse Alain Mosconi.
"Fracture idéologique"
Un résultat qui "interpelle" le militant STC et indépendantiste.
"Je déplore aujourd'hui une dépolitisation croissante et inquiétante du salariat à Corsica Linea, celle-ci provoque de fait une fracture idéologique entre une majorité de salariés et moi-même."
Un état de fait "incompatible", selon lui, avec la poursuite de ses mandats : "Je décide sans plus attendre de mettre un terme à ma fonction de délégué syndical ainsi qu'à celle d'élu du CSE. Pour aller au bout de ma logique, et ce malgré le fait que mes annuités soient incomplètes et donc incompatibles pour prétendre à une retraite pleine et entière, j'ai décidé malgré tout de quitter prématurément la compagnie."
Leader historique
Leader historique du syndicat, Alain Mosconi est notamment connu pour avoir été l'un des auteurs du détournement du Pascal-Paoli le 27 septembre 2005.
Ce jour-là, avec d'autres syndicalistes, il s'était emparé du cargo dans le port de Marseille, alors en grève contre la privatisation de la Société nationale Corse Méditerranée. L'opération s'était terminée par l'intervention du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), le lendemain, au large de Bastia.
Pour ces faits, Alain Mosconi avait été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille à un an de prison avec sursis pour "séquestrations et prise indue du commandement d'un navire".