Assemblée de Corse : un contexte politique toujours plus tendu

Ces 24 et 25 février se tient une nouvelle session de l'Assemblée de Corse. Le rendez-vous politique s'ouvre dans un contexte particulièrement tendu entre l'exécutif insulaire et l'État. Le premier reprochant au second des "blocages politiques" et un "mépris des élus corses".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des crispations politiques toujours plus fortes. Les 24 et 25 février prochains se tient une nouvelle séance publique de l'Assemblée de Corse, la première depuis l'annonce officielle du départ du préfet Pascal Lelarge, le 15 février dernier.

La première, aussi, depuis les ultimes décisions du locataire du Palais Lantivy, prises le même jour. À savoir le mandatement d'office de 9.2 millions d'euros d'intérêts cumulés dans le contentieux opposant la collectivité de Corse (CdC) à la Corsica Ferries et le non-renouvellement de l'habilitation de l'hebdomadaire Arritti, d'opinion autonomiste, pour la parution des annonces légales.

"Véritable infamie"

Des décisions vécues comme des attaques du côté des représentants politiques insulaires. Dans le premier dossier, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, reproche notamment au représentant de l'État dans l'île d'avoir ponctionné directement la somme due dans les comptes de la CdC vers ceux de la Corsica Ferries sans même le prévenir, ou lui laisser une possibilité de négociations.

Un fait que Gilles Simeoni qualifie de "véritable infamie". "En 40 ans, il n’y a pas eu vis-à-vis de l’institution un comportement comme celui du préfet Lelarge", a-t-il déclaré dans une conférence de presse le 17 février dernier. D'autant plus que l'État s'était engagé à allouer 50 millions d'euros au PTIC (plan de transformation et d'investissement pour la Corse) pour permettre à la CdC de régler l’indemnité due à la Corsica Ferries. Somme qui, selon le président du conseil exécutif, n'a jamais été versée.

Quant à l'hebdomadaire, ce sont cette fois les élus de tout bord qui réagissent vivement. Le député de la deuxième circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, écrit sur Twitter : "Manœuvre visant à faire chuter le titre. Acte politique grave. Nous ne laisserons pas faire."

Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, estime sur le même réseau social : "Total soutien à Arritti. Même si je ne soutiens pas toujours la ligne éditoriale. Je proposerai que la mairie de Bonifacio apporte une aide exceptionnelle."

Pour rappel, les annonces légales représentent une source de revenus non-négligeable de l'ordre de 20.000 euros sur le chiffre d'affaires de l'hebdomadaire. Le sujet fera d'ailleurs l'objet d'une question orale du conseiller territorial Jean Biancucci lors de la session du 24 février.

Commando dit Erignac

Outre ces deux affaires, d'autres "blocages politiques" subsistent et cristallisent les tensions entre l'exécutif de Corse et l'État, et en particulier le sort des membres du commando dit Erignac. Incarcérés depuis mai 1999 pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi peuvent prétendre à un aménagement de peine depuis 2017. Si les deux détenus ont réclamé à de nombreuses reprises la levée de leur statut de détenu particulièrement signalé (DPS) afin d'être transférés dans une prison insulaire, leurs demandes ont toujours été rejetées.

Afin d'appuyer leur requête, la classe politique insulaire s'est mobilisée. Elle a notamment adopté à l'unanimité, en octobre 2021, une résolution solennelle demandant le rapprochement immédiat des deux hommes. Quelques mois plus tard, en janvier dernier, une délégation de députés, corses et continentaux, s'est rendue à la prison de Poissy afin de rencontrer Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Dans les deux cas, le gouvernement a toujours gardé le silence.

Le 17 février dernier, Gilles Simeoni lui a posé trois questions : "assume-t-il le geste du préfet Lelarge ? Où en est le versement des 50 millions d'euros ? L'État continuera-t-il à mépriser les institutions de la Corse ?" Des interrogations auxquelles le président du conseil exécutif attendait des réponses avant l'ouverture de cette session de l'Assemblée de Corse et qui sont restées lettre morte. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information