En fuite depuis trois ans et condamné par défaut le 6 octobre pour un attentat contre la sous-préfecture de Corte en 2012, Ghjiseppu-Maria Verdi, petit-fils de l'ancien dirigeant indépendantiste Charles Pieri, a été incarcéré mercredi à Borgo, près de Bastia (Haute-Corse), après s'être rendu.
Accompagné de sa mère et de son avocat, Ghjiseppu-Maria Verdi s'est présenté libre au palais de justice de Bastia vers 14h, où il a été placé en détention.
"M. Verdi est venu se constituer prisonnier au palais de justice et je l'ai fait arrêter par la police", a déclaré le procureur de la République, Nicolas Bessone.
Le procureur a ajouté qu'"une substitut lui a ensuite notifié le mandat d'arrêt le concernant, puis il a été transféré à la maison d'arrêt de Borgo pour y être incarcéré. Il pourrait être conduit prochainement à Paris, où il a été condamné le 6 octobre par la cour d'assises spéciale", a ajouté Nicolas Bessone. Il s'agit d'une procédure administrative où sa condamnation doit lui être signifiée.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis trois ans, le jeune nationaliste, âgé de 22 ans, s'était rendu jeudi matin au siège de la direction de l'université de Corse, au Palazzu Naziunale, en dessous de la citadelle de Corte, où il avait annoncé entamer une grève de la faim.
Membre de la Ghjuventu Indipendentista (Jeunesse indépendantiste), Ghjiseppu-Maria Verdi avait annoncé son intention de se rendre à condition d'être incarcéré à Borgo, près de Bastia, et de ne pas faire l'objet de poursuites pour sa fuite depuis 2013.
Le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, et le maire nationaliste de Bastia, Pierre Savelli, s'étaient entretenus dans la matinée avec lui au Palazzu Naziunale, autour duquel quelque deux cents personnes s'étaient rassemblées pour exprimer leur solidarité.
Condamné "par défaut"
Le 6 octobre, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné Nicolas Battini et Stéphane Tomasini, détenus en Ile-de-France, respectivement à 8 et 5 ans de prison ferme pour avoir lancé une voiture bélier sur la sous-préfecture, le 1er avril 2012. Troisième accusé, Ghjiseppu-Mari Verdi a été condamné à 6 ans de prison "par défaut". Ces condamnations avaient donné lieu à de violents affrontements à Bastia, entre militants nationalistes et forces de l'ordre.Ghjiseppu-Mari Verdi, 19 ans à l’époque des faits, avait été mis en cause sur la base d'un renseignement anonyme et la découverte de son ADN sur un masque et une affiche retrouvés près du lieu de l'attentat de Corte.
En mai 2013, il avait échappé à un coup de filet mené par les forces de l'ordre. Il était sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis.
Amnistie pour les prisonniers "politiques"
Une délégation de lcyéens cortenais a profité de ce rassemblement pour renouveler son soutien aux dix étudiants en grève de la faim dans la chapelle Sainte-Croix, au pied de la citadelle de la capitale historique de la Corse. Ces jeunes nationalistes ont entamé cette action le 16 octobre pour dénoncer les condamnations de la cour d'assises spéciale et réclamer l'amnistie pour les prisonniers "politiques".Ils ont annoncé poursuivre leur grève de la faim jusqu'au rapprochement au centre pénitentiaire de Borgo, de Nicolas Battini et Stéphane Tomasini, annoncé la semaine prochaine par les autorités judiciaires.