Femu a Corsica a dressé, ce mercredi 18 octobre à Ajaccio, un état des lieux trois semaines après la visite d'Emmanuel Macron dans l'île. Le président de la République a donné six mois aux élus insulaires pour trouver un accord en vue du projet d'autonomie pour la Corse. François Martinetti, secrétaire national du parti majoritaire, a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.
Le 28 septembre dernier, Emmanuel Macron a ouvert la porte à une autonomie « à la Corse » lors d'un discours dans l'hémicycle de l'Assemblée de Corse. Une annonce faite après 18 mois de négociations - toujours en cours dans le cadre du processus Beauvau- entre les élus insulaires et le gouvernement et le vote de la délibération Autonomia par l’Assemblée de Corse le 5 juillet dernier.
Lors de sa prise de parole, le président de la République a donné six mois aux représentants insulaires pour trouver un accord en vue du projet d’autonomie. Un accord qui, jusqu’à présent, n’a pas été trouvé.
D'un côté, les élus de droite, non pas voté pour la délibération "Autonomia" et ont présenté leur propre texte. De l'autre, le parti indépendantiste Core in Fronte appelle les autres formations nationalistes à ne pas chercher de consensus avec les élus du groupe de droite.
Ce mercredi 18 octobre, le parti nationaliste majoritaire Femu a Corsica est revenu sur cette seconde phase de négociations lors d’une conférence de presse. Le secrétaire national du parti répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Vous dites que lors de son discours à l’Assemblée de Corse en septembre dernier, Emmanuel Macron a ouvert le chemin vers l’autonomie, mais qu’il y a des points sur lesquels vous exprimez des réserves, lesquels ?
Aujourd’hui, il fallait que l’on livre notre analyse politique sur le discours d’Emmanuel Macron et de montrer les perspectives d’action du parti Femu a Corsica dans les mois à venir. Dans le discours d’Emmanuel Macron, il manque des éléments, il y a des ambiguïtés à lever : le statut de résident, la coofficialité de la langue, la notion de peuple corse. Il y a aussi des ambiguïtés à lever sur l’autonomie, quel pouvoir ? Le pouvoir normatif ? Ce sont des éléments de vigilance que l’on a rappelés aujourd’hui, mais les perspectives de travail sont importantes et de mobilisations pour les mois à venir pour le parti.
Pour vous, le projet Autonomia est le socle à partir duquel doit se construire un accord politique, mais comment comptez-vous trouver des points d’équilibre avec l’ensemble des groupes politiques de l’île ?
C’est à partir de la délibération Autonomia que l’on doit travailler à des points d’équilibre avec le cadrage du président Macron, qu’il a posé. Pour nous, l’autonomie législative est le point central de cette délibération, on le défendra. À nous d’être intelligents, créatifs pour pouvoir créer une convergence forte pour la Corse et les Corses.
Certaines composantes nationalistes affichent pourtant des divergences sur la vision du processus engagé avec l’État concernant l’autonomie. Quelles concessions êtes-vous prêts à faire ? Jusqu’où êtes-vous prêts à transiger ?
Je le répète, la délibération Autonomia du 5 juillet est notre boussole. C’est la base de travail. Des partis politiques sont en désaccord. Aujourd’hui, on prône la discussion et d’ailleurs, c’est notre objectif au-delà de la mobilisation populaire que l’on va faire sur notre territoire avec la poursuite des giri paisani. On va rencontrer les forces politiques qu’elles soient les forces patriotiques nationalistes, mais en même temps les forces de progrès à droite comme à gauche. On est confiant, il y a du boulot, mais un espoir s’est dessiné. À nous d’être à la hauteur et d’être responsables.