Ce lundi 26 février, la délégation corse sera reçue Place Beauvau pour un dîner avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Que peut-on réellement en attendre ? Qui sera présent autour de la table ? Le texte commun adopté à l'issue de la conférence des présidents élargie devrait être au cœur des débats.
La dernière rencontre collective des élus corses avec Gérald Darmanin remonte au 7 juin 2023.
Huit mois plus tard, une nouvelle réunion aura donc lieu en plus petit comité, autour d'un dîner, ce lundi 26 février.
Dans quelle optique les élus partageront-ils la table du ministre de l'Intérieur ?
Qui sera présent ?
Seule exception, la conseillère à l'Assemblée de Corse Josépha Giacometti-Piredda maintient comme convenu son cap et ne se rendra pas à Paris.
Critique à l’égard de la suite des discussions, et en délicatesse avec le gouvernement depuis l’occupation de la résidence du garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti à Centuri, le leader de Core in Fronte Paul-Félix Benedetti a été invité et il devrait finalement bien prendre place au repas.
Signataire lui aussi de la déclaration solennelle à l’Assemblée de Corse, le Partitu di a Nazione Corsa (PNC) de Jean-Christophe Angelini ne change pas non plus de position.
Des divergences à droite
Le débat résidait surtout à droite. Malgré des divergences, notamment au niveau de l’octroi d’un pouvoir législatif, le député Laurent Marcangeli et les présidents du groupe Un Soffiu Novu Valérie Bozzi et Jean-Martin Mondoloni seront tous les trois présents.
En défendant chacun leurs positions, comme exprimé dans la déclaration solennelle.
Indécis, la majorité et l’Exécutif attendaient sans doute l’élaboration d’un texte commun avant de se prononcer. Le président du Conseil Exécutif Gilles Simeoni et la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis seront bien présents.
Les parlementaires nationalistes pas invités
En revanche, seuls des parlementaires de droite sont conviés à l’image du sénateur Jean-Jacques Panunzi, ce qui pourrait donner un indice sur la teneur des débats.
Les parlementaires Femu a Corsica (les députés Jean-Félix Acquaviva et Michel Castellani, le sénateur Paulu Santu Parigi et le député européen François Alfonsi), ont donc tenu à faire valoir leur position dans un communiqué.
Une fois le dîner passé, ils demandent à être de nouveau associés aux pourparlers concernant le processus d’autonomie. Rappelant leur participation "active" à la réunion du vendredi 23 février, qui a débouché sur l’adoption de la déclaration politique solennelle, les élus réclament que "la méthode mise en place depuis le début du processus et convenue entre les parties, fondée sur la transparence et une représentation large de la représentation élue insulaire, reprenne ses droits".
Les parlementaires assurent par ailleurs qu'ils prendront "des initiatives pour diffuser les termes de la déclaration politique solennelle et convaincre les différents groupes parlementaires d'en valider les termes et préconisations". Enfin, ils souhaitent que le Président de la République "confirme au plus vite de façon solennelle que la réforme constitutionnelle concernant la Corse sera inscrite à l'ordre du jour du calendrier parlementaire avant la fin du premier semestre 2024".
La balle est donc désormais dans le camp du Gouvernement.
Les précisions de Jean-Philippe Mattei :