Une session extraordinaire de l'Assemblée de Corse, exclusivement consacrée à l'avenir institutionnel de la Corse doit se tenir début juillet. Avant cela, comme annoncé lors de la dernière réunion stratégique à Beauvau, le ministre de l'Intérieur est attendu dans l’île. Un calendrier contraint, car les conclusions doivent être rendues avant le 14 juillet au président de la République.
Trois semaines, c’est le temps qui reste aux élus corses pour définir leur projet. Le président de la République l’avait annoncé lors de sa visite inopinée en février dernier place Beauvau, il souhaite que la délégation corse transmette ces propositions, sur l’avenir institutionnel de l’île, avant le 14 juillet.
Durant ce laps de temps, les étapes vont s’enchaîner. Gérald Darmanin devrait se rendre en Corse à la fin du mois. Élus insulaires et ministre de l’Intérieur se retrouveront ensuite, Place Beauvau, avant, enfin, la remise d’un ou plusieurs projets à Emmanuel Macron.
Le timing est serré. Au sortir de la dernière réunion et au moment de fixer le calendrier des prochaines semaines, Gérald Darmanin l’avait d’ailleurs fait remarquer, et en avait profité pour titiller à nouveau les élus corses. « Nous attendons désormais, et je vais le répéter une nouvelle fois, que l’Assemblée de Corse propose officiellement, par une délibération et par un débat politique légitime dans l’Assemblée, des propositions au gouvernement. Nous attendons désormais ces propositions, les plus unanimes possibles », avait déclaré le ministre de l’Intérieur.
« L’autonomie est vécue au quotidien par des dizaines de millions d’Européens »
Du côté de l’exécutif insulaire, la lecture de la situation est évidemment tout autre et ce n’est pas un hasard si Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, avait choisi de présenter un rapport définissant les contours de l’autonomie, la veille de la réunion du 7 juin Place Beauvau.
Le document, rédigé par la commission des compétences législatives et réglementaires de l’Assemblée de Corse, se voulait à la fois une réponse aux critiques du gouvernement et une démonstration sur l’utilité même, d’une éventuelle autonomie. « Il est important que le rapport remis aujourd’hui rappelle ce qu’est une véritable autonomie. C’est-à-dire un transfert de pouvoirs législatifs et qu’il rappelle également que l’autonomie est vécue au quotidien par des dizaines de millions d’Européens, notamment d’insulaires en Méditerranée, et que cela fonctionne très bien », avait-il indiqué.
Vers de multiples délibérations ?
Ce même rapport d’une centaine de pages sert de base de travail à l’exécutif, pour rédiger son projet d’évolution institutionnelle. Il sera présenté à l’Assemblée de Corse début juillet, dans le cadre d’une session extraordinaire.
Mais cette dernière débouchera-t-elle sur une seule et même délibération ? Rien n’est moins sûr. La droite, au moins, devrait présenter son propre texte.
Et côté nationaliste, l’élaboration d’un projet de convergence dite patriotique pourrait ne jamais voir le jour. Core in Fronte et le PNC dénoncent depuis plusieurs semaines un manque de concertation, entre les différentes structures. Mais selon nos informations, des rencontres entre mouvements nationalistes sont désormais prévues.
Permettront-elles d’aboutir à un texte commun ? Et surtout trouveront-elles un écho au niveau de l’État ? Un début de réponse pourrait être apporté le 14 juillet. Lors de la traditionnelle allocution présidentielle, Emmanuel Macron pourrait ainsi évoquer la Corse dans son discours.