Catastrophe de Tchernobyl : 35 ans après, retour sur les conséquences du nuage radioactif en Corse

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, explosait et libérait un nuage chargé de radio-éléments sur une partie de l'Europe. Trente-cinq ans plus tard, retour sur les conséquences de la catastrophe en Corse.

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Dans la nuit du 26 avril 1986, l'équipe de la centrale de Tchernobyl effectue un test de l'alimentation électrique des réacteurs. Suite à une série d'erreurs, la puissance du réacteur numéro 4 devient hors de contrôle. Quelques minutes plus tard, à 1h23, le bâtiment explose et libère un nuage radioactif sur une grande partie de l'Europe occidentale.

C'était il y a 35 ans. Ce lundi 26 avril, l'Ukraine a commémoré ce triste anniversaire qui a fait des milliers de morts. En France, des millions de personnes auraient été blessés suite à une exposition aux radio-éléments.

La Corse, région la plus touchée

La Corse n'a pas été épargnée par la catastrophe. L'île a été la région française la plus touchée par le nuage radioactif. Selon une enquête italienne indépendante commandée par la Collectivité territoriale de Corse (CTC) en 2013, les cancers de la Thyroïde auraient bondi de 28,29 % chez les hommes. Un taux trois fois plus élevé que la moyenne nationale.

Chez les femmes, l'étude ne montrait pas de chiffre significatif. En revanche, en ce qui concerne les thyroïdites, l'augmentation du pourcentage a été de 55,33 % chez les femmes et de 78,28 % chez les hommes, suite à la catastrophe. Le travail du groupement Ospedali Galliera s'était notamment basé sur 14 000 dossiers médicaux.

Un "mensonge d'État"

À Conca, Denis Fauconnier a gardé de nombreuses coupures de presse de l'époque. Toutes sont rangées dans des classeurs qu'il garde dans un coin de sa maison. Ce médecin généraliste a été le premier professionnel de santé de l'île à alerter sur les dangers du nuage radio-actif.

Le lanceur d'alerte n'a pas cessé de se battre pour mettre à jour la vérité sur Tchernobyl. Un combat notamment mené face aux décisions politiques de l'époque.

Contrairement à l'Italie ou l'Allemagne, la France ne prend aucune restriction suite à la propagation de radio-éléments. Le gouvernement de Jacques Chirac assure que le pays est protégé.

Pour Denis Fauconnier, il s'agit d'un mensonge d'Etat : "La France est un pays très nucléarisé. Il faut protéger l'industrie nucléaire. Il faut éviter que le nucléaire fasse peur à la population pour poursuivre l'activité."

"Tout est fait par les services de l'Etat pour masquer l'impact de Tchernobyl alors que la catastrophe a fait des milliers de victimes. Et des millions de malades en France", poursuit-il. 

Depuis 35 ans, les débats sont houleux sur les conséquences sanitaires de la catastrophe. Pour l'organisation Greenpeace, 200.000 décès seraient dus à la catastrophe en Russie, au Bélarus et en Ukraine entre 1991 et 2006.

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