Jeudi 8 juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de l’ancien cadre de Corsica Libera et ex-leader présumé du FLNC. Une décision contre laquelle le parquet national antiterroriste avait fait appel. Charles Pieri est incarcéré sur le continent depuis décembre 2022.
Le juge des libertés et de la détention avait pris la décision de ne pas renouveler le mandat de dépôt de Charles Pieri, qui arrivait à échéance hier jeudi 8 juin.
La décision allait à l’encontre du juge d’instruction en charge du dossier et de la position du PNAT qui plaidaient pour un renouvellement du mandat de dépôt. Le parquet national antiterroriste avait donc fait appel de la décision.
Hier après-midi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé l'ordonnance du juge des libertés et de la détention, et le militant nationaliste a été remis en liberté hier soir, aux environs de 22 heures, sous contrôle judiciaire. Il est assigné à résidence, et n'est pas autorisé, pour l'heure, à rentrer en Corse.
"Malgré les manœuvres du Pnat qui a tout tenté pour faire échec à la remise en liberté de Charles Pieri en faisant appel de l’ordonnance du JLD dans le quart d’heure et en faisant audiencer cette affaire le jour prévu pour sa libération, la chambre de l’instruction a confirmé sa remise en liberté, a réagi auprès de l’AFP Me Éric Barbolosi, l'avocat de Charles Pieri. C’est une décision totalement justifiée au regard des éléments du dossier et de son état de santé", a-t-il ajouté, tout en soulignant sa "très grande satisfaction".
En détention depuis décembre 2022
Charles Pieri, âgé de 73 ans, a été interpellé en décembre 2022 avec sept autres personnes, toutes proches du mouvement Corsica Libera. Après 96 heures de garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Paris, le 8 décembre, il est mis en examen pour « association de malfaiteurs et détention d’armes en lien avec une entreprise terroriste » et incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Six autres militants du parti, dont trois membres du nouvel exécutif, sont mis en examen pour et laissés libres sous un strict contrôle judiciaire.
Ces mises en examen s'inscrivent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le Parquet national antiterroriste de Paris. Cette enquête concerne principalement un attentat perpétré par le FLNC le 1er septembre 2021 sur une résidence secondaire construite illégalement à Capo di Feno, ainsi qu’une conférence de presse clandestine organisée le lendemain. L'attentat avait quant à lui été revendiqué fin septembre dans un tract signé du FLNC.
Elles s'inscrivent aussi dans un contexte de dialogue engagé entre les élus corses et le gouvernement sur l'avenir de l'île.
Avec AFP