Conseil d'administration ce mardi matin à Ajaccio pour l'office des transports de la Corse. Une annonce a été faite : la compagnie régionale maritime prendra du retard. La Collectivité de Corse ne devrait en effet pas acquérir les deux navires de la flotte de l'ex-SNCM qu'elle convoitait.
Les bateaux « Le Paglia Orba » et « Le Monte d'Oro » ne respectent pas les normes environnementales qui entreront en vigueur en 2020. Financièrement, il est risqué pour la Collectivité de Corse d'en faire l'acquisition.
C'est le résultat d'une expertise commandée par l'office des transports. Le conseil d'administration en a pris connaissance ce mardi matin. « Cela n’altère en rien de poursuivre notre volonté d’une création d’une compagnie maritime. Et notre SEM d’investissement que nous avons voté en Assemblée de Corse. Nous envisageons donc d’autres solutions comme, par exemple, à moyens termes le rachat de navires qui seraient considérés comme des navires propres », indique Vanina Borromei, présidente de l'office des transports de la Corse.
Promesse électorale, le principe d'une compagnie régionale a été voté en 2016. La réalisation concrète était attendue en 2019, en même temps que la nouvelle délégation de service public (DSP).
Rivalités entre les compagnies
Afin de compenser ce retard, une DSP courte sera présentée à l'assemblée en juin. Elle courra de septembre 2019 à fin 2020. La perspective d'une mise en concurrence exacerbe les rivalités entre compagnies.
Dernièrement, la Corsica Linea a fait une offre de fusion à la Méridionale. Cela inquiète les personnels. « On propose déjà de venir reprendre la Méridoniale. Ce ne serait pas une alliance, ce serait de la reprendre, il n’y aurait plus qu’une compagnie qui ferait le fret sur la Corse. Je ne sais pas si c’est bien pour la Corse qu’une seule compagnie représente le transport en Corse », estime Fabrice Murati, représentant des personnels C.G.T. de la Méridionale.
La compagnie dite régionale se fera à travers trois sociétés d'économie mixte. L'exploitation pourrait commencer début 2021, en même temps que ce qui pourrait être une nouvelle DSP d'une durée de 10 ans.
Actuellement, l'office des transports teste le marché. Une série de consultation est organisée auprès de tous les acteurs.