Concerts : les annulations redoutées par les groupes corses

Après une première partie de tournée estivale réussie, certains concerts sont déjà annulés pour le mois d’août. En cause, la recrudescence des cas de Covid-19, qui oblige les organisateurs à prendre ces décisions. Pour le plus grand regret des intermittents du spectacle.

L’été se déroulait plutôt très bien jusqu’à maintenant. Une tournée normale avec des concerts qui s’enchaînent un peu partout dans les villes de l’île. Mais la situation sanitaire et les mesures qui suivent inquiètent les musiciens, chanteurs et autres intermittents du spectacle. Certaines dates pour le mois d’août sont déjà annulées.

Ghjaseppu Mambrini est musicien. L’été, son agenda est chargé avec six concerts par semaine en moyenne. « Mais en l’espace de trois jours, dix de mes dates ont été annulées. C’est tout le mois d’août qui est en suspens », se désole-t-il. En cause, la situation sanitaire instable en Corse.

Le taux d’incidence explose en Haute-Corse ces derniers jours, atteignant 699 cas pour 100 000 habitants. Un chiffre qui oblige les autorités à prendre de nouvelles mesures. Les concerts peuvent avoir lieu, mais certains organisateurs, notamment des communes, préfèrent annuler ou décaler, au mieux, leurs concerts pour ne prendre aucun risque.

Des pertes financières impossibles à rattraper

« On perd tout dans ces cas-là. Un concert, ça ne se rattrape pas », souligne le musicien. « Dix annulations, c’est dix cachets en moins. On doit déclarer quarante-trois cachets pour avoir le statut d’intermittent, donc presque un quart annulé, c’est énorme. Personnellement, ça fait six ans que je travaille avec plein de groupes, on n’a jamais ce problème normalement. L’intermittence, ce n’est pas joyeux », ajoute-il.

L’annulation d’un concert, c’est la perte à peu près de 2 500€ pour son groupe A Pasqualina. La caisse des intermittents du spectacle prend en charge pour lui 150€ à chaque cachet annulé, dans la limite de dix. Mais 1 500€ n’est pas suffisant aux yeux de Ghjaseppu Mambrini.

L'envie de jouer bien plus importante

Au-delà de l’aspect financier, ces annulations sont un nouveau coup dur pour le moral. Depuis le premier confinement en mars 2020, son activité est sans cesse entrecoupée par des arrêts forcés. Retrouver le public était sa principale motivation cet été. « Il faut savoir que c’est pire que l’été dernier, car les concerts sont plus encadrés par les mesures liées au Covid-19. On a eu zéro date annulée en 2020 ».

Cet été, le musicien fait le tour de la Corse avec le groupe A Pasqualina, composé de huit musiciens et chanteurs dont six intermittents du spectacle. « On avait à cœur de se faire une petite tournée complète » pour dévoiler leur premier album, sorti l’année dernière.

Le début de l’été, Frédéric Nicolai l’a passé, lui, sur le continent. « Je débarque en Corse là », lance-t-il depuis le ferry. Après un mois et demi de concerts en région Provence-Alpes-Côte d'Azur notamment, il poursuit sa tournée sur l’île. Jusqu’à début septembre, une quinzaine de dates sont prévues pour son groupe Stonde Di Piacè.

« On est tributaires des mesures. Les mairies et ceux qui nous engagent sont très craintifs », constate Frédéric Nicolai. « J’ai zéro confiance, tout est possible » ajoute-t-il, en espérant que ses concerts se maintiennent. Août est très important, car « tout est concentré sur un mois ».

Le « pass sanitaire », un nouvel élément à gérer

La mise en place du « pass sanitaire » pour les événements de plus de 50 personnes concerne évidemment les concerts. Une mesure qui risque de décourager certains publics selon les groupes de musique. « Mais peut-être que les publics plus âgés, qui aiment le chant corse, seront rassurés », se veut optimiste Ghjaseppu Mambrini.

Le 11 août prochain, son concert à Bonifacio est pour l’instant maintenu. Une bonne nouvelle. Pour cette date, la vérification du « pass sanitaire » sera gérée par l’organisateur du concert. Mais le musicien craint de perdre du temps lors de prochains concerts. « Dans des églises par exemple, on a signé des chartes qui nous obligent à tout vérifier, à tout scanner. Quand on fait un concert, on a autre chose à penser : mettre les affiches, s’occuper de la caisse, mettre en place le matériel, espacer les gens. Cela rajoute un peu de pression » pour le musicien.

Une pression perceptible aussi à chaque coup de téléphone, l’annulation étant redoutée. Mais une pression qui disparaît pendant le concert, en harmonie avec son public.

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