Port du masque obligatoire, fermeture d’établissements et de classes quelques jours après la rentrée, l’épidémie de Coronavirus perturbe déjà le début de l’année scolaire. Sept questions auxquelles répond Julie Benetti, rectrice de l’académie de Corse.
Moins d’une semaine après la rentrée scolaire, en Corse, les inquiétudes liées à la circulation du coronavirus subsistent. Au dernier pointage mardi 8 septembre, 28 établissements et 262 classes ont déjà fermé sur l’ensemble du territoire national en raison de cas de Covid-19.
Dans un entretien diffusé sur notre page Facebook le 7 septembre, la rectrice de Corse, Julie Benetti, s'est prêtée au jeu des questions-réponses avec les internautes.
- Quelle est la situation dans les établissements scolaires en Corse ?
À ce jour, nous avons dû fermer deux classes à l’école de Borgo lundi. Deux élèves d’une même fratrie ont été testés positifs, suivant les recommandations de l’ARS nous avons procédé à la fermeture de ces deux classes.
Une bonne nouvelle concerne l’école de Fozzano, dont nous avions dû différer la rentrée du fait d’un cas positif d’un adolescent du village. Une enquête a été conduite par l’ARS, des tests ont été pratiqués et ils sont tous négatifs. Ainsi, l’école va pouvoir accueillir l’ensemble de ses élèves dès jeudi.
- Était-il envisageable de décaler la rentrée ?
Différer la rentrée aurait eu un sens si nous pouvions anticiper, à très court terme, une amélioration de la situation sanitaire. Les événements des derniers jours montrent, au contraire, que nous devons vivre avec la Covid et avec l’évolution d’une situation qui est aujourd’hui incertaine. Nous devons prendre toutes les mesures pour garantir la sécurité de nos élèves et de nos personnels.
En direct : questions/réponses entre les internautes et la rectrice de Corse, Julie BenettiPresque une semaine depuis la reprise des cours en Corse : quelle est la situation dans les établissements scolaires de l’île ? Prenez part à cette séance de questions/réponses entre les internautes et la rectrice de Corse, Julie Benetti. Plus d’informations sur notre site : https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/rentree-scolaire-coronavius-point-etablissements-fermes-vigilance-corse-1869830.html
Publiée par France 3 Corse ViaStella sur Lundi 7 septembre 2020
- Le rectorat peut-il distribuer des masques ?
Nous avons également prévu d’aider les familles dans le besoin pour qu’elles puissent équiper leurs enfants sans que cela génère un coût supplémentaire pour elles. Je rappelle que l’allocation de rentrée scolaire a été revalorisée de 100 euros à cette rentrée.
- Le port du masque est obligatoire dans les établissements scolaires, comment faire pour les enfants atteints d’asthme ou de handicap ?
S’agissant des élèves en situation de handicap, nous avons passé commande de masques dits visières. Ce sont des masques qui prévoient une bande transparente au niveau de la bouche de manière à ce qu’on puisse continuer de lire sur les lèvres pour nos élèves sourds et malentendants, mais également pour nos professeurs sourds et malentendants.
- Comment se décide la fermeture de classes ou d’écoles ?
Chaque fois que nous sommes informés d’une suspicion de cas Covid ou d’un cas positif, nous saisissons aussitôt l’ARS qui déclenche immédiatement une enquête "contact tracing".
Cette enquête permet d’identifier la liste des contacts à risque. À partir de cette liste et en fonction de la présence d’élèves ou de professeurs de l’établissement concerné, alors, la décision peut être prise de fermer des classes, un niveau de classe ou encore l’école ou l’établissement dans son ensemble.
- Les rectorats bénéficient-ils d’une marge de manœuvre face aux décisions du ministère de l’Éducation nationale ?
Nous avons une marge de manœuvre au niveau local : préfecture, ARS, rectorat en lien avec la Collectivité de Corse et les communes afin d’adapter, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, les mesures que nous prendrons pour garantir la sécurité des élèves et des personnels. Et garantir, dans la mesure du possible, que cette année scolaire soit précisément la plus normale possible.
- Comment gérer le décrochage sur l’ensemble de l’île ?
Il est très important que nous puissions mettre à profit cette année scolaire pour identifier les besoins propres à chaque élève et y répondre de manière très personnalisée.
C’est la raison pour laquelle nous mettons en place dès cette rentrée des tests de positionnement, mais également des évaluations pour pouvoir identifier les acquis et les difficultés des élèves et mettre en place les dispositifs de remédiation pour accompagner nos élèves les plus fragiles.
Nous avons réimplanté 7.000 heures supplémentaires dans les établissements de notre académie pour mettre en place ces parcours renforcés et nous mobilisons également l’ensemble de nos professeurs remplaçants de manière à ce que la mobilisation soit générale.