Coronavirus : que faire des masques jetables ?

Le masque chirurgical génère chaque jour des tonnes de déchets non recyclables. Certaines pistes de valorisation sont étudiées sur le continent, mais en attendant, c’est poubelle grise. Et en Corse,  ça veut dire enfouissement.

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Avec la généralisation du port du masque ce 1er septembre, la question de la pollution générée par les produits jetables est plus que jamais d’actualité. Que faire de tout ce polypropylène ?

A raison, en moyenne, de trois masques par personne et par jour, à l’école; au bureau, au supermarché; ou en ville, ils ont beau être petits et légers, le volume de déchets produit donne d'autant plus le tournis qu'ils ne sont pas recyclés.

Et qu'on estime la durée de vie d'un seul de ces masques à ... 450 ans.
 


Une seule issue : la poubelle grise

Or pour l’instant, la seule issue en Corse, c’est la poubelle grise, avec les ordures ménagères - après 24 heures dans un sac fermé dédié uniquement à ce déchet afin d'éliminer toute trace possible du virus.

Et la poubelle grise destinée au tout venant, ça veut dire enfouissement, à Viggianello ou Prunelli di Fiumorbu.

Une hérésie, surtout dans une île où la gestion des déchets en tout genre est déjà si problématique. Et le volume d'ordures à enfouir déjà si important.



Recyclage, oui mais seulement à Châtellerault

En France une seule entreprise s’est lancée dans le recyclage de masques jetables. Située à Châtellerault dans la Vienne, Plaxtil a mis au point une filière qui les transforme en matière plastique.

Dans l’agglomération, 50 boîtes de collecte ont été installées pour que les habitants y déposent leurs masques usagés. Ils y sont laissés quatre jours "en quarantaine", puis conditionnés. De chaque masque, est extraite à la main la barrette métallique.

Ensuite, les masques sont broyés, puis désinfectés sous une machine à UV, un traitement germicide. Les miettes de masques propres sont mélangées à du plastique.

Le fruit de ce mélange est pressé  pour devenir visières, boîtes de rangement, ou n’importe quel objet en plastique. Depuis fin juin, 50 000 masques auraient ainsi été transformés pour fabriquer de 2 000 et 3 000 produits, selon Olivier Civil, codirecteur de Plaxtil cité par l’AFP.

Plaxtil finance cette expérimentation  avec l'aide du Grand Châtellerault, et avec l’espoir de commercialiser sa technique de recyclage dans d'autres territoires.
  


De jetables à réutilisables

Depuis mars, un consortium réunissant le CNRS, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique), l'Inserm et l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) recherche la meilleure méthode permettant de réutiliser les masques chirurgicaux et les FFP2.

En bref, ils essaient d’éliminer la charge virale des masques sans diminuer leur fonction protectrice. 

Les résultats sont jugés encourageants avec le lavage à 95 degrés, l'autoclave, c'est à dire la vapeur, et l'irradiation des masques chirurgicaux.

Avec le traitement à l'éthylène et la chaleur sèche à 70 degrés pour les FFP2. Ces recherches sont toujours en cours.



Expérimentation dans le nord

En France la règlementation interdit le recyclage des déchets médicaux. Mais une société, Cosmolys, a obtenu en avril 2019 l’autorisation de lancer une expérimentation.

A Avelin (Nord), son centre de traitement de déchets sanitaires extrait le polypropylène des masques chirurgicaux. Cette matière plastique, une fois nettoyée et broyée peut être utilisée pour fabriquer des objets.



Pas de collecte dédiée

Encourageantes, ces expériences restent marginales au regard de l’exponentielle consommation mondiale de masque en polypropylène.

Surtout, elles paraissent d’autant plus compliquées à déployer sur des territoires qu’il n’existe pas de collecte dédiée - exceptée dans l’agglomération de Châtellerault, pour l'entreprise Plaxtil.

Or la mise en place d’une telle collecte doit s’accompagner d’une sécurité sanitaire maximum pour les agents qui en seraient chargés.

Aujourd'hui, en Corse, seule l'entreprise Sanicorse est habilitée à collecter les déchets sanitaires issus des hôpitaux. Une fois broyés, désinfectés et stérilisés, ils sont enfouis avec les autres déchets ménagers.



Le masque lavable

Dans l'île pour l’instant, le Syvadec confie n’avoir pas de projet de mise en place d’une filière spécifique de recyclage de ces masques jetables.
 

La communication en la matière consiste à préconiser l'utilisation des masques en tissu, réutilisables, fabriqués dans le respect de la norme Afnor. Certains, comme ceux distribués à France 3 Corse Via Stella par exemple,  peuvent être lavés jusqu'à 50 fois.
 
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