15e congrès des maires de Corse-du-Sud sur le projet de loi 3DS : les édiles donnent leur avis

Ce vendredi 1er octobre, l’association des maires de Corse-du-Sud a organisé son 15e congrès à Ajaccio. L’objectif : échanger sur le projet de loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification).

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Une centaine de maires sont réunis dans une même salle du palais des congrès à Ajaccio. Ce vendredi 1er octobre, ils ont été invités à participer au 15e congrès des maires de Corse-du-Sud.

Le thème cette année : le projet de loi 3DS pour différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification. Lancée à l’issue du Grand débat national, il vise à renouveler la confiance des citoyens aux acteurs de terrain locaux et conforter leur action.

Adopté une première fois à l'Assemblée nationale, ce projet de loi contenait initialement 84 mesures portant notamment sur l'élargissement de la participation citoyenne, le renforcement du rôle des élus locaux dans la gouvernance des agences régionales de santé ou encore donner aux élus locaux la capacité de prendre des décisions actuellement prises à l'échelle nationale.

Mais à son arrivée dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, le projet "3DS" a été vivement critiqué. Le Sénat décrivant un texte "d'une extrême timidité" ressemblant "par moments" à un "inventaire à la Prévert". Retravaillé, il compte désormais 200 mesures et doit être réétudié à l’Assemblée nationale.

Présents lors de l’ouverture de ce rassemblement, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, et Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, ont conjointement regretté une "loi qui ne répond pas aux attentes insulaires" et "aucune ligne spécifique à la Corse contrairement aux Outre-mer".

Lors des débats, il a notamment été question du pouvoir d'achat, du logement, de la fiscalité, de l'urbanisme ou encore de la divagation animale.

Cinq maires participant à ce congrès ont donné leur avis à France 3 Corse.

Antoine Versini, maire de Cristinacce

"Nous n’attendons pas grand-chose de cette loi. Elle va être réexaminée à l’Assemblée nationale avec des mesures en plus… mais même si elle évolue, le gouvernement nous sort ce type de loi tous les 5 ans. Il y a des experts qui viennent nous expliquer des points précis, mais on se rend bien compte que la question de la décentralisation et aussi une question de moyens. Nous parlons de sommes faramineuses pour chaque projet, ce qu’il nous faut, c’est des moyens."

Alexandre de Lanfranchi, maire de Levie

"On est sur un sujet de fond, qui est ancien que l'on évoque souvent en Corse. Je crois que l'on touche à la fibre culturelle de notre République. Je pense qu'il faut apprécier la responsabilité que portent les maires sur le territoire. Une responsabilité dont, parfois, ils n'ont pas tous les outils pour l'exercer. D'un côté, on nous demande beaucoup de chose, de l'autre, on a un pouvoir très limité. Être maire aujourd'hui, c'est une vocation, un sacerdoce et il faut comprendre qu'actuellement nous avons besoin d'outils opérationnels et devons être accompagnés pour pouvoir travailler normalement sur notre territoire."

Jean-Baptiste Giffon, maire de Bastelica

"Ce congrès, c’est d’abord la possibilité de pouvoir échanger entre nous, et d’avoir un accès direct avec les institutions. Cette loi ne va rien changer d’un coup, on parle plus de moyens et de long terme. Ce qui est sûr, c’est qu’il existe des problèmes de gestion et des problèmes financiers et chaque commune est presque un cas particulier. Personnellement, je suis maire depuis 20 ans et je suis devenu un peu fataliste. On dit que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent… Donc je reste prudent et vigilant."

Jacky Bartoli, maire d’Isolaccio di Fiumorbu

"Je suis élu de montagne depuis 1995. Tout ce qu’ils radotent, c’est vrai, mais il faut arrêter avec les discours et les belles paroles et se remettre au boulot. Rien ne sort de ces discussions. Nous sommes plusieurs à demander la mise en place d'une réunion avec les maires des communes de moins de 500 habitants. Car dans les villages, il y a la problématique des routes, du logement et du pouvoir d'achat sans oublier la maîtrise du foncier. Il faut parvenir à faire des choses pérennes, car l'intérieur est déjà mort, mais on risque de disparaître complètement." 

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