Dimanche matin, le cardinal François Bustillo bénissait la reformation de la confrérie Sant'Antone Abbate d'Ortu. Cette renaissance s'inscrit dans le cadre d'un mouvement plus large de renouveau des confréries.
Les 11 confrères revêtent la cape de velours marron, et sont bénis, ce dimanche 27 octobre, par le cardinal François Bustillo : c'est la renaissance de la confrérie Sant'Antone Abbate, à Orto.
Placée sous le patronage de Saint Antoine Abbé, protecteur de l'espèce porcine, la confrérie était en sommeil depuis la Seconde guerre mondiale. "Mon grand-père faisait partie d'une confrérie de Saint-Antoine, se souvient Julie Leca, habitante d'Orto. Ils allaient à la messe, bien sûr, mais il n'y avait pas d'autres réunions. Ils n'allaient pas dans les villages, ni rien."
"Porter la parole du Christ"
Il aura fallu plusieurs mois d'échanges avec le diocèse pour finaliser les statuts. À l’origine de l'initiative, des hommes d'Orto qui avaient pris l'habitude de se réunir dans l'église pour entonner des chants sacrés.
"On s'aperçoit que l'église est un peu délaissée, surtout dans les villages du rural en Corse, indique Jean-Michel Schaeckis, président de la confrérie. Donc on va essayer de porter la parole du Christ, à travers notre cunfraterna, pour notre paroisse, et pour notre région aussi."
"Une nouvelle confrérie, c'est une nouvelle vie"
Cette renaissance est significative de l'engouement que connaît l'île depuis quelques années pour les confréries. "On peut appeler ça le printemps des confréries, sourit François-Aimé Arrighi, diacre délégué aux confréries pour la Corse-du-Sud. Nous sommes sollicités dans plusieurs paroisses, sur plusieurs secteurs, dans les pièves, parce qu'il y a vraiment une renaissance des confréries qui s'étaient endormies pour la plupart au milieu du 20ème siècle, mais il y a aussi de nouvelles confréries qui se forment."
"Une nouvelle confrérie, c'est une nouvelle vie, des personnes qui se retrouvent, qui se rassemblent, qui veulent perpétuer nos traditions, estime le cardinal François Bustillo. Ils vont chanter, ils vont accompagner la vie du village. Pour l'Eglise, pour le village et pour la Corse, c'est une bénédiction."
L'île compte aujourd'hui autour de 70 confréries. Leur apparition est attestée depuis la fin du Moyen-Âge, dans le sillage des franciscains.