Ajaccio a célébré les 80 ans de sa libération, samedi 9 septembre. Une journée rythmée par les cérémonies de commémoration auxquelles élus, militaires ou encore collégiens ont participé.
Une plaque dévoilée en souvenir de ceux qui se sont battus pour la Libération d’Ajaccio et de la Corse.
Il y a 80 ans, c’est devant le 8, cours Napoléon que le résistant Maurice Choury leva l’insurrection qui permit de libérer la ville.
"Revenez tous à 10 heures du matin, on prend le pouvoir demain"
Bercée par les récits de son père et des résistants du Front national de libération, sa fille, Isaline, raconte.
"Le 8 septembre, dès qu'il apprend qu'il y a l'armistice, il sort dans la rue, suivi par une foule considérable, et ils vont pour destituer le préfet, qui les renvoie en disant : ‘Moi, je n’obéis qu’aux ordres légitimes. Pour l'instant c'est Pétain, demain ça sera de Gaulle’. Il ne s'en fait pas, il sort, il s'accroche aux grilles de la préfecture et il harangue la population : ‘Revenez tous à 10 heures du matin, on prend le pouvoir demain’".
Circuit mémoriel
Ce matin à Ajaccio, de la place de Gaulle au quai L’Herminier, en passant par la citadelle Miollis et la cellule où Fred Scamaroni se donna la mort pour ne pas parler, élus municipaux, territoriaux, représentants de l’Etat et autorités militaires ont assisté aux différents hommages.
Des élèves de troisième du collège Laetitia ont lu des textes écrits par les résistants. "Vu qu'on vit en Corse, c'est un honneur de lire des textes qui ont été lus il y a des années. C'est incroyable", témoigne Sacha Raynal élève de troisième au collège Laetitia d'Ajaccio.
"Je sais qu'il y a énormément de gens, et notamment de mon âge, qui se sont battus pour qu'on puisse être libres. Je ne peux qu’être fier d'être là et content d'assister à tout ça", confirme Mathieu Dos Santos, lui aussi élève de troisième dans le même établissement.
Des jeunes générations qui ont pu profiter d’un circuit mémoriel : visites de lieux chargés d’histoire, ateliers, exposition en hommage aux héros de la résistance.
Devoir de mémoire
Pour les services de la Ville, en ce 80ème anniversaire, le devoir et le travail de mémoire s'avèrent indispensables, surtout vis-à-vis des plus jeunes.
"C'est très important que cette journée soit la plus complète possible, explique le maire Stéphane Sbraggia. C'est un événement, donc à ce titre-là, il fallait déployer les moyens appropriés pour faire en sorte que le plus grand nombre participe, comprenne et se recueille. C'est important de se rappeler et de transmettre".
Cette journée de commémorations s’est ensuite conclue par un défilé de véhicules militaires d’époque, ainsi que par un bal populaire sur la place Foch.
Retrouvez le reportage d'Alain Stromboni et Stéphane Lapera :