Affaire Orsoni : la police multiplie les ratés. En Corse et ailleurs.

Des fuites permettant à plusieurs personnes d'échapper au coup de filet, un marché de dupe passé avec un homme en garde à vue, sans en référer à la juge d'instruction en charge du dossier... On fait le point sur une affaire qui n'en finit pas de rebondir.

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Les principaux responsables de la direction régionale de la police judiciaire Corse sont dans le collimateur de la police des polices. Et pourraient être débarqués. 

Mais ce ne sont pas les seuls. 

Les révélations continuent de fleurir autour de l'enquête. Et elles mettent en lumière une série de faits plutôt embarrassants pour la police. 
 
Pour tenter d'y voir plus clair, il faut revenir au matin du 28 septembre.

Un coup de filet en partie raté

Ce lundi-là, une vague d'interpellations menée par la DRPJ d'Ajaccio et le Raid dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'assassinat de Guy Orsoni en 2018 se déroule dans la région ajaccienne. 

Trois des hommes ciblés par les policiers, et appartenant à la bande du Petit bar, parviennent à échapper au coup de filet. 

Un raté qui ne manque pas d'irriter la Jirs, la juridiction spécialisée de Marseille contre le grand banditisme, et la juge d'instruction en charge des investigations, Anaïs Trubuilt. 
Très vite, on soupçonne des fuites, venues des services de la police judiciaire insulaire. 

Le parquet de Marseille ouvre une enquête confiée à l'IGPN, pour y voir plus clair sur ces prétendues fuites, et travailler sur de possibles liens entre certaines figures du Milieu corse et certains policiers. 

Un marché de dupes

Ce n'est que le premier volet d'un feuilleton à épisodes. 

Le 29 septembre, le lendemain du coup de filet, José Menconi, un quinquagénaire lié au grand banditisme, et proche du Petit bar, est lui aussi placé en garde-à-vue. 

Alors que tout lien avec l'extérieur est interdit durant celle-ci, Menconi parvient à appeler sa compagne. Selon nos informations, il lui aurait demandé de "faire le ménage" au plus vite. 

De quoi interpeller la Jirs de Marseille. Mais ce n'est pas le seul disfonctionnement a être apparu lors de cette garde-à-vue.

Selon l'Obs, qui a révélé les dessous de l'affaire, le coup de fil aurait été passé du téléphone d'un policier de l'OCLCO, l'office central de lutte contre le crime organisé, qui travaille sur le volet financier de l'affaire.
Le policier aurait accepté de prêter son téléphone en échanges d'informations. Des informations qui permettraient de savoir d'où venaient les fuites à la PJ. 

A en croire l'hebdomadaire, José Menconi aurait tiré profit de la crédulité des enquêteurs, pour se procurer un téléphone. Sans pour autant donner les informations promises. 

L'homme est remis en liberté, en l'absence d'éléments à charge suffisants. 

Des écoutes inattendues

Un jeu de dupe qui aurait pu rester discret. Sans la PJ de Versailles. 

De son côté, elle travaille sur un autre dossier, concernant un gros caïd de l'Ile-de-France, toujours selon l'Obs. Et dans pour cette affaire, elle excerce une surveillance téléphonique sur Menconi et ses proches. 

Les enquêteurs de Versailles surprennent donc la conversation pour le moins étonnante entre le quinquagénaire et sa compagne, et en informent Anaïs Trubuilt, à Marseille. 

Un accord passé par des policiers, et validé, sans qu'elle en soit tenue informée, c'en est trop pour la juge d'instruction en charge du dossier Orsoni. Elle dessaisit la PJ de Corse.
Revoyez le reportage de France 3 Corse Viastella après la tentative d'assassinat de Guy Orsoni
 

Des sanctions à prévoir

Dans la foulée Joseph Menconi est de nouveau interpellé, cette fois par les gendarmes. 

Et l'Obs révèle que la perquisition menée dans le même temps permet de retrouver les éléments que l'homme avait demandé à sa campagne de dissimuler. 

Menconi est mis en examen et écroué aux Baumettes, soupçonné d'avoir joué un rôle logistique dans la tentative d'assassinat de Guy Orsoni.

Cette enquête, décidement, aura donné lieu à des couacs qui font désordre, du côté des autorités. Et qui pourraient avoir des conséquences lourdes pour les personnes impliquées. 

En plus des dirigeants du SRPJ de Corse, des sanctions devraient également frapper des policiers de l'OCLCO, selon nos confrères de Corse-Matin.

 

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