Jean-André Simonetti a été condamné, ce vendredi 22 décembre, à trois ans de prison dont deux avec sursis et dix mois sous bracelet électronique.
"J'ai oublié cette arme dans mon sac. Ce que je voulais, c'était m'en débarrasser, que cette arme ne soit plus à la maison pour des raisons de sécurité."
Dans le box du tribunal, le cadre de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Corse-du-Sud Jean-André Simonetti a expliqué pourquoi une arme, un Beretta 70, un chargeur et des munitions se trouvaient dans son sac.
Je suis parti dans la précipitation et j'ai oublié cette arme dans le sac.
Jean-André Simonetti
Ce 7 novembre 2023, l'alarme du poste inspection au filtrage de sécurité qui contrôle les valises retentit. Une des agents vient d'appuyer sur le bouton après avoir vu sur l'écran une arme dans un bagage. Le passager propriétaire du sac n'est plus dans la file d'attente. Il a quitté l'aéroport d'Ajaccio, d'où il s'apprêtait à prendre un vol pour Marseille.
"J'avais rendez-vous avec un chirurgien à Montpellier pour raisons de santé et j'ai appris au dernier moment que le train entre Marseille et Montpellier avait été annulé, j'ai donc cherché un moyen de locomotion jusqu'à minuit, je suis parti dans la précipitation et j'ai oublié cette arme dans le sac."
Selon les explications de la défense, l'arme que détenait Jean-André Simonetti appartenait au père décédé de sa compagne.
"Comment, à quel moment, Jean-André Simonetti a-t-il pu sciemment avoir eu l'intention de faire passer une arme à l'aéroport ? C'est impossible", a plaidé Dominique Paolini, l'avocat du cadre de la CCI.
"Multiples versions"
Le procureur Nicolas Mingant, lui, ne croit pas à cette version. Ou plutôt "aux multiples versions avancées par Monsieur Simonetti". Pour lui, Jean-André Simonetti a quitté l'aéroport pour organiser sa défense. "Et immédiatement, dans sa fuite, deux minutes après la découverte de l'arme dans le sac par les services de sécurité, il donne un coup de téléphone au directeur de l'aéroport."
"Monsieur Simonetti ne pouvait pas ignorer que détenir et transporter une arme est interdit : il a été condamné pour cela." Jean-André Simonetti a été condamné en 2004 par la cour d'Assises de Paris à 13 ans de prison pour le meurtre de Noël Sargentini.
Complicité ?
Autre élément exposé par l'accusation : il y a eu une rotation d'agents juste avant que l'arme n'apparaisse à l'écran de la sécurité.
L'avocat de Jean-André Simonetti a insisté dans sa plaidoirie sur l'absence de toute organisation ou de complicité. "Il ne connaît personne au poste de sécurité, a martelé l'avocat. Monsieur Simonetti a fait 45 jours de prison avec aucune visite possible."
Le tribunal a condamné Jean-André Simonetti à trois ans de prison dont deux avec sursis et dix mois sous bracelet électronique. Il pourra retrouver ses fonctions de directeur des ports et aéroports à la chambre de commerce de Corse-du-Sud.