Clorinde Vanni et Jean-Marie Mei ont été acquittés, ce mardi 19 mars, par la cour d'appel de Corse-du-Sud pour l'assassinat d'Yves Louys en novembre 2014. L'avocat général avait requis 30 ans de prison à l'encontre du second accusé.
Clorinde Vanni et Jean-Marie Mei, accusés de l'assassinat d'Yves Louys en novembre 2014, ont été acquittés par la cour d'appel de Corse-du-Sud ce mardi 19 mars. Le second a écopé d'une peine de deux ans de prison pour évasion et détention d'armes. Il a été libéré dans la soirée après cinq ans de détention provisoire.
Lundi 18 mars, Jean-Marie Mei, le principal accusé, a raconté sa journée du 13 novembre 2014. Au menu : récolte de châtaignes et chasse. Il reconnaît une seule chose : il s’est enfui lors de la disparition d’Yves Louys et après la découverte du corps. Une fuite qu’il justifie par la peur des gendarmes.
Confusion
L’autre accusée, la compagne d’Yves Louys, Clorinde Vanni, nie aussi toute implication dans la mort du sexagénaire. Tout est un peu confus, elle raconte avoir cru longtemps que son compagnon avait disparu avec une autre femme. Elle dit surtout qu’elle a été détruite par l’incarcération.
Mais Clorinde Vanni était à Bastia à l’heure supposée du crime. C’est son principal argument de défense. Y a-t-il eu une relation amoureuse entre les deux accusés ? Rien n’est établi, aucun mobile n’est clair.
L’avocat général n’a rien requis contre Clorinde Vanni. Il a juste évoqué une responsabilité morale et n’engage aucune poursuite à son égard. « Il eut été possible de la poursuivre le cas échéant, même si cela aurait été tout aussi infondé, mais au moins cela aurait eu le mérite de la chronologie, de la poursuivre pour des infractions du style entrave à la bonne marche de la justice, destruction de preuve, modification de la scène de crime. Mais certainement pas pour une participation active à un homicide », explique Me Camille Romani, avocat de Clorinde Vanni.
Selon l’avocat général, c’est Jean-Marie Mei, un sexagénaire ami du couple qui a tiré à bout portant sur Yves Louys. Il requiert 30 ans de prison pour meurtre et cinq ans pour fuite et détention d’armes. « Je rappelle que la cour d’assises de première instance qui siégeait à Bastia avait acquitté Jean-Marie Mei. Non pas au bénéfice du doute, mais parce qu’elle avait considéré qu’aucun des éléments qui avaient été avancés par l’accusation ne constituait des éléments pertinents et déterminants qui pouvaient asseoir sa culpabilité. Jean-Marie Mei a déjà effectué quatre ans de détention provisoire. La peine qui a été demandée par l’avocat général est de 30 ans. Aujourd’hui, cet homme a 61 ans, il n’y a pas d’autre façon de voir la question qui va se poser à mesdames et messieurs les jurés : veulent-ils le condamner à mort ? », soutient l’avocat de l’accusé.
Equipe : Marie France Giuliani ; Franck Rombaldi.
En première instance, l’an dernier, les deux accusés avaient entendu le même réquisitoire avant d’être acquittés. Depuis lundi soir, la défense n’a eu de cesse de prouver qu’il n’y avait pas de preuve. Un mensonge ne fait pas une preuve, a-t-elle martelé. Il ressort de ce procès un grand constat d’échec. Durant les deux procès, les témoignages n’ont apporté aucune certitude. C’est le cas, par exemple, sur le jour et l’heure de la mort ou si cela a bien eu lieu le 14 novembre. Si le coup mortel a été porté ce jour-là, ce ne peut être Jean-Marie Mei qui tenait l’arme, il était à Bastia. Yves Louys, lui, n’a plus donné signe de vie depuis la veille.