Après l'incendie des voitures de deux éducateurs de football de la région de Toulouse (Haute-Garonne), trois suspects ont été mis en examen. L'un d'entre eux, un père de famille, a été placé en détention alors qu'il nie toute implication dans cette affaire.
Ils avaient retrouvé leurs voitures carbonisées. Fin octobre 2024, deux éducateurs du club de foot de l'US Colomiers, près de Toulouse, sont victimes d'incendies criminels. Un mois et demi plus tard, trois suspects ont été mis en examen. L'un d'entre eux est un père de famille, une figure locale dans le monde de la boxe. Suspecté d'être le commanditaire, il nie les faits, mais a tout de même été placé en détention provisoire.
"L'histoire ne le concerne pas"
Depuis sa garde à vue, ce père de famille nie toute implication dans ces incendies. "Cette histoire ne le concerne pas, réaffirme son avocat, Me Pierre Le Bonjour. Il n'était pas les lieux, tout le monde est d'accord pour le dire."
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L'homme, une figure locale dans le monde de la boxe, est suspecté d'être le commanditaire. Une sorte de petite vengeance parce que son fils n'avait pas le droit à beaucoup de temps de jeu. "Il avait pu se plaindre, il y a un an, de la gestion des équipes du club de foot. Mais il n'a jamais eu d'altercation ou de prise de bec avec l'un ou l'autre des entraîneurs qui ont vu leur voiture carbonisée", affirme l'avocat. Un commanditaire ? Cette thèse laisse Me Pierre Le Bonjour, quelque peu dubitatif. "Il aurait sans doute été motivé à régler l'histoire de façon plus directe qu'en allant mettre le feu à une voiture."
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Les deux autres suspects mis en examen ? L'un est ami. L'autre, qui a reconnu être l'incendiaire, est celui qui mettrait en cause le père de famille dans cette affaire. "Il ne le connaît pas du tout, il ne sait pas qui c'est", assure le client de Me Le Bonjour.
En prison dans l'attente d'un débat devant le juge des libertés
Le père de famille suspecté est connu de la justice. C'est vrai, reconnaît son avocat. "Mais ça remonte à très longtemps, et c'est la première fois qu'il entre en détention", nous déclare Me Pierre Le Bonjour. Peut-être cela a-t-il joué dans la décision de l'envoyer dormir en prison alors qu'une demande de débat différé devant le juge des libertés et de la détention a été déposée ?
Reporter la discussion sur le placement en détention provisoire est un droit. Et Me Le Bonjour en a fait la demande, mercredi 18 décembre au soir, après la mise en examen de son client. "D'abord parce qu'il était tard. Ensuite, j'ai cru comprendre, sans que cela soit officiel, qu'un quatrième personnage aurait été interpellé", nous indique l'avocat. Il pourrait donc avoir matière à de nouveaux éléments, à vérifier ou à apporter au dossier.
Le rendez-vous fixé avec le juge des libertés et de la détention a été fixé à ce vendredi, 14h30. Outre le père de famille, l'homme qu'il connaît a également été placé en détention provisoire. Le troisième homme, celui qui aurait reconnu l'incendie des véhicules, il a été placé sous contrôle judiciaire.