Trois associations de défense de l’environnement ont dénoncé dans une conférence de presse commune le vide juridique autour des espaces stratégiques agricoles ainsi que les pressions spéculatives exercées dans la région ajaccienne et le Sartenais-Valinco.
U Levante, La Garde et Pietralba Autrement unies. Les trois associations de défense de l’environnement ont tenu une conférence de presse commune jeudi matin pour dénoncer le vide juridique autour de la situation des espaces stratégiques agricoles (ESA) et la pression spéculative exercée dans la région ajaccienne et le Sartenais-Valinco. Elles accusent l’État de passivité, et même de complicité active face à l’urbanisation rapide et effrénée dans les zones les plus fragiles.
Selon ces associations, la CTPENAF, la commission qui doit assurer le contrôle de légalité, est empêchée dans sa mission. « Elle n’est jamais saisie sur les permis de construire des communes littorales. Elle n’a jamais été saisie depuis sa création, en 2016, alors que légalement, elle aurait dû l’être. Elle examine des permis de construire dans des zones de montagne où il n’y a aucun enjeu, et elle ne s’est jamais penché sur des dossiers, malgré la loi, sur les communes littorales. C’est un énorme problème d’illégalité », indique Michelle Salotti, association « U Levante ».
Des milliers de permis de construire illégaux
De plus, l’annulation, en mars dernier, du Padduc fragilise davantage ces espaces. Il faut donc établir, au plus tôt, une nouvelle carte.
« Nous appelons la collectivité de Corse à mettre très rapidement à l’ordre du jour d’une des prochaines session de l’Assemblée de Corse l’adoption d’une nouvelle carte des espaces stratégiques agricoles identique à la précédente. […] Il faut combler le vide juridique causé par cette annulation et qui incite un certain nombre de maires à délivrer des permis de construire dans des espaces dont ils savent qu’ils seront à nouveau protégés à très brève échéance », précise maître Martin Tomasi, avocat de l’association « U Levante ».
Selon les trois associations, des milliers de permis de construire illégaux seraient accordés en raison de l’absence de contrôle de légalité.