"C'est une grande nouvelle !" À Vero, pour la première fois en France, une tortue géante des Galapagos est née en captivité

Espèce en danger d'extinction, la petite tortue géante des Galapagos, temporairement baptisée "Darwin", est née en Corse du Sud dans le parc A Cupulatta, où il est possible de la voir dans un terrarium.

Elle ne mesure qu'une quinzaine de centimètres mais représente pourtant un grand espoir pour son espèce. À la cité des tortues d'A Cupulatta, à Vero (Corse du Sud), une tortue géante des Galapagos, espèce en danger d'extinction, est née en captivité le 21 mai dernier.

"Je pense qu'elle va bien se plaire ici", se réjouit Pierre Moisson, directeur-vétérinaire du parc animalier, où il est possible d'apercevoir le nouveau-né dans un terrarium.

Temporairement baptisée "Darwin", du nom du célèbre naturaliste et paléontologue également originaire des Galapagos, la petite tortue, dont on ignore encore le sexe, pèse 70 grammes (contre 160 kg pour son papa et 100 kg pour sa maman). Ses protecteurs ont un temps songé à l'appeler "Napoléon".

"C'est une grande nouvelle pour le parc et cette espèce puisque nous sommes le seul zoo français qui a réussi à la reproduire", poursuit le vétérinaire. "En Europe, il n'y en a que quatre qui ont réussi. La naissance de ce bébé est importante pour sensibiliser à la conservation de son espèce."

Rien n'était joué

Une telle naissance, rarissime, a nécessité tout un travail de préparation à l'échelle européenne pour se faire. "Il fallait d'abord avoir une femelle disponible en Europe, sachant qu'on avait deux mâles de 70 ans, nés en milieu naturel et vivant ici depuis 24 ans", explique le directeur-vétérinaire.

Problème, depuis une vingtaine d'années, seule une femelle à Zurich (Suisse) avait réussi à faire des bébés, dont des femelles, et il fallait donc attendre que ceux-ci grandissent et soient en âge de se reproduire. "Nous n'avons reçu une femelle qu'en 2021, mais elle s'est bien entendue avec nos mâles puisqu'elle a fait cinq œufs, dont un qui était fertile." Ainsi est né Darwin.

Nous avons apporté à la science de nouvelles données, ce qui va permettre d'arriver à reproduire de plus en plus de ces tortues.

Pierre Moisson, directeur-vétérinaire au parc A Cupulatta

Si la naissance de ce bébé est déjà exceptionnelle en soi, sa survie, elle, relève presque du miracle, alors que le fil des événements n'était à priori pas favorable au petit Darwin. "L'incubation a duré moins de temps que ce qu'on pensait, et au bout de 173 jours, contre 150 normalement, il n'était toujours pas sorti de son œuf. On a alors dû faire une sorte de césarienne, ce qui l'a affaibli. Ajouté à cela le fait qu'on n’avait pas beaucoup de données pour savoir ce qu'il aime manger, nous n'étions pas sûrs qu'il s'alimente assez pour survivre." Raison pour laquelle le parc animalier a attendu plus de deux mois pour annoncer publiquement la naissance du bébé.

Depuis sa naissance, Darwin a déjà pris 20 grammes et un centimètre et demi, mais il lui reste encore du chemin, puisqu'il faut qu'ils grandissent encore 4 000 fois pour être aussi gros que ses parents. Mais d'ici un an, il devrait déjà avoir le droit à son propre enclos extérieur.

Une espèce qui pourrait disparaître

Espèce terrestre pouvant mesurer 1,50 mètre de long et peser plus de 250 kg, les tortues géantes des Galapagos peuvent vivre facilement plus de 100 ans. "Il y en a moins de 130 en captivité en Europe et seuls 26 parcs zoologiques en possèdent en Europe", expliquait lundi le vétérinaire à l'AFP.

Sur les 15 espèces de tortues géantes qui vivaient à l'origine aux Galapagos, un archipel situé à 1 000 km de la côte équatorienne et qui doit son nom aux tortues géantes, trois se sont éteintes au cours des siècles, selon le Parc national Galapagos (PNG), notamment à cause des activités humaines.

Toutes les espèces de tortues géantes des Galapagos sont sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui classe les espèces de "vulnérables" à "en danger critique d'extinction".

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