Le Premier ministre Manuel Valls affiche sa fermeté face aux événements de la semaine dernière en Corse en assurant que l'Etat "ne reculera jamais", dans un entretien mercredi au quotidien Le Parisien/Aujourd'hui-en-France.
"Non, clairement, la Corse n'est pas une zone de non-droit !", s'exclame le Premier ministre, Manuel Valls. "L'Etat ne reculera jamais", poursuit-il en soulignant que "les premières interpellations ont eu lieu" et que "l'ensemble des auteurs, que ce soit du guet-apens ou des dégradations, seront identifiés et déférés devant la justice".
Deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans l'agression de pompiers et de policiers tombés dans un guet-apens, le 24 décembre, dans le quartier populaire des Jardins de l'Empereur à Ajaccio qui avait été suivie de débordements racistes, ont été mis en examen et l'un d'eux a été écroué, mardi soir.
Questionné sur le caractère tardif de la visite du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a répondu qu'il : "fallait d'abord rétablir l'ordre public". S'il refuse de faire le lien entre la victoire des élus nationalistes aux régionales et les violences, le Premier ministre estime en revanche, qu'il "faut proscrire définitivement (les) groupes identitaires", qui pourraient être à l'origine des manifestations racistes qui se sont traduites notamment par le saccage d'une salle de prière musulmane.
"L'Etat prendra toutes ses responsabilités en combattant tous les appels à la haine et à la violence", a-t-il dit à cet égard. "Il ne peut y avoir aucune amnistie et il n'y en aura pas", a ajouté Maneul Valls au sujet des prisonniers nationalistes, en particulier les assassins du préfet Erignac.
A propos de la revendication nationaliste, le Premier ministre a réfuté la notion de "nation corse". "Il n'y a qu'une seule nation, la nation française. Il est hors de question de revenir là-dessus", a-t-il prévenu.
Gilles Simeoni réagit aux propos de Manuel Valls
Interrogé sur Europe 1, Gilles Simeoni, leader nationaliste et nouveau président du Conseil exécutif de l'île, a vivement réagi à cette dernière déclaration. "Je suis partagé entre la désolation et quelque part une forme de sourire, parce que feindre de ne pas savoir que la Corse a été un Etat indépendant au XVIIIème siècle, qu'il y a un peuple corse qui est une réalité objective, je crois que c'est tourner le dos à l'évidence".
M. Simeoni a accusé l'exécutif de refuser le dialogue. "Nous avons été élus pour engager un dialogue sur ces points avec le gouvernement et avec l'Etat. En refusant de discuter avec nous comme nous le souhaitons, c'est en quelque sorte une injure qui est faite au suffrage universel", a-t-il dit.