En Corse, au moins trois poids lourds du tourisme français et mondial cherchent à céder leurs établissements. C'est notamment le cas du groupe Accor, qui possède le Sofitel sur la rive sud du golfe d'Ajaccio, et du Club Med avec les villages de vacances de Cargèse et Lumio. Des petites structures familiales se trouvent également dans la tourmente.
Cinq étoiles, près de 100 chambres et un terrain exceptionnel qui s'avance dans le golfe d'Ajaccio.
À Porticcio, sur la commune de Grosseto-Prugna, l'hôtel Sofitel (ex-Sheraton dans les années 1970) fait partie intégrante du décor depuis plus de cinquante ans. Mais peut-être plus pour très longtemps.
En effet, l'établissement appartenant au groupe Accor est à vendre, comme l'ont révélé nos confrères de Corse-Matin.
Depuis la crise covid, AccorInvest, endetté de près de 4 milliards d'euros, se recentre sur la gamme économique et sur le milieu de gamme.
En novembre dernier, un comité de groupe a confirmé la vente d'au moins sept hôtels Sofitel en France, dont celui de la rive sud du golfe d'Ajaccio.
Contacté, Accor ne nous a pas précisé le prix de vente de celui de Porticcio : 20 ou 30 millions d'euros ?
Dans le microcosme économique et entrepreneurial ajaccien, on confirme que des repreneurs locaux sont ou étaient sur l'affaire. Celle-ci pourrait se faire sous la forme d'un rachat en franchise. Ce qui inquiète le personnel de l'établissement.
Le reportage de Florence Antomarchi et Mathias Landry :
Du Club Med au Misincu
Actuellement, dans l'île, d'autres structures hôtelières appartenant à des grands groupes sont également à vendre : c'est le cas du Club Med de Cargèse et de celui de Lumio, sur la marine de Sant'Ambroggio.
En liquidation judiciaire, le groupe de tourisme social TourisTra aura quant à lui besoin de repreneurs pour ses centres de vacances de Taglio-Isolaccio et Calvi.
Dans le Cap Corse, l'hôtel Misincu - condamné pour infractions à l'urbanisme - devrait quant à lui connaître son repreneur le 22 mars prochain devant le tribunal de commerce. Les deux offres toujours en lice sont celles d'hôteliers locaux.
En Corse, les causes multiples de ces différentes cessions et/ou fermetures d'établissements suscitent toutes des interrogations au sujet du modèle touristique insulaire.
